Edito. Les inégalités et leurs conséquences sur la socialisation scolaire, professionnelle et la santé mentale

Edito. Les inégalités et leurs conséquences sur la socialisation scolaire, professionnelle et la santé mentale

Ce numéro thématique regroupe des travaux de psychologie sociale qui examinent les inégalités et leurs conséquences sur le fonctionnement individuel ou social. D’une « simple » tendance à biaiser notre langage afin de valoriser les groupes favorisés, à la sanction des comportements peu conformes aux attentes dictées par les stéréotypes, les différentes contributions présentées dans ce numéro illustrent comment les inégalités se maintiennent dans les contextes scolaires ou professionnels ainsi que leurs conséquences sociales (pratiques éducatives, sélection professionnelle) et individuelles (perception de soi, santé psychologique). / more

Les biais linguistiques ou comment notre façon de décrire autrui peut contribuer au maintien des inégalités sociales

Les biais linguistiques ou comment notre façon de décrire autrui peut contribuer au maintien des inégalités sociales

Est-ce qu’en situation de recrutement, un candidat homme et une candidate femme au niveau de compétence équivalent seraient décrits de la même façon ? Les recherches en psychologie sociale du langage montrent que des formulations différentes seront très certainement utilisées pour les décrire. Et ceci d’autant plus que les personnes qui évaluent le candidat et la candidate adhèrent aux stéréotypes de genre selon lesquels les hommes sont plus compétents que les femmes. Ces variations dans le choix des mots selon le groupe social des personnes décrites s'appellent un biais linguistique. Ce type de biais reflète généralement les stéréotypes, les préjugés et/ou une tendance à favoriser son groupe d'appartenance ou un groupe de statut élevé. Cet article vise à expliquer comment les biais linguistiques présents dans les descriptions que nous produisons, lisons ou entendons quotidiennement jouent un rôle dans le maintien des inégalités sociales. / more

Un certain genre de harcèlement scolaire

Un certain genre de harcèlement scolaire

« Garçon manqué », « Vraie fille », « Chochotte », « Mauviette », « Garçonne ».
Toutes ces insultes résonnent dans les cours de récréation. Elles caractérisent un phénomène qui n’est pas nouveau : le harcèlement scolaire spécifiquement envers les jeunes qui ne se conforment pas aux attentes communiquées par les normes de genre traditionnelles. Il s’agit de jeunes qui présentent des comportements et des traits de caractère perçus comme plutôt atypiques pour le genre qui leur est assigné. Récemment, des personnalités telles que Bilal Hassani ont permis, en racontant leurs vécus de violences scolaires liées au non-conformisme de genre, de mettre en avant ce type de harcèlement. En plus des conséquences désastreuses pour les victimes, ce phénomène entraîne un coût supplémentaire pour la société, car il contribue à maintenir les inégalités de genre. Mais qu’en dit la recherche ? / more

Tout enfant handicapé est de droit un élève

Tout enfant handicapé est de droit un élève

« Tout enfant handicapé est de droit un élève  », tel est le message au cœur de la loi Handicap en France. A l’instar de cette volonté politique, les pouvoirs publics français, comme la plupart des pays occidentaux, ont progressivement mis en place ces vingt dernières années, des mesures visant à mieux inclure les personnes en situation de handicap dans notre société. Malgré cet effort important, comment expliquer que les difficultés d’inclusion des élèves avec un handicap persistent en contexte scolaire ? Comment les représentations subjectives sur le handicap peuvent expliquer ces persistances ? De quoi sont nourries ces représentations, comment résistent-elles aux informations objectives, comment influencent-elles les comportements ? / more

Les femmes et les postes de direction : pourquoi sont-elles si peu nombreuses ?

Les femmes et les postes de direction : pourquoi sont-elles si peu nombreuses ?

Pourquoi les femmes sont-elles sous-représentées aux postes de direction ? Cette question, qui décrit l’expression du phénomène du plafond de verre, les chercheurs et les chercheuses ont commencé à se la poser dès les années 70. Force est de constater qu’elle est toujours d’actualité. Néanmoins, les recherches de ces 50 dernières années montrent que la réalité est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. / more

Le corps féminin, un objet comme un autre ? Aux origines de l’objectification des femmes

Le corps féminin, un objet comme un autre ? Aux origines de l’objectification des femmes

« Elle devient un objet ; et elle se saisit comme objet ; c’est avec surprise qu’elle découvre ce nouvel aspect de son être : il lui semble qu’elle se dédouble ; au lieu de coïncider exactement avec soi, voilà qu’elle se met à exister dehors » (Beauvoir, 1949). Les mots de la philosophe Simone de Beauvoir rappellent l’expérience de nombreuses femmes. De quoi ai-je l’air ? Est-ce que l’on me juge ? Je n’aime pas mon corps. Comment se fait-il que des femmes surveillent si scrupuleusement leur corps ? Pour le comprendre, il faut prendre du recul et examiner comment ce regard « critique » développé par certaines femmes vis-à-vis de leurs corps trouve son origine dans un système patriarcal, lequel place les hommes dans une position dominante et tend à réduire les femmes à des objets sexuels. Dans cet article, nous allons explorer la portée sociale de ce phénomène d’apparence individuel. / more

Les « chômeurs » : un groupe discrédité

Les « chômeurs » : un groupe discrédité

« Des paresseux, des parasites, des assistés, des fainéants… » Les attributs négatifs dont font l’objet les chômeurs au sein de nos sociétés occidentales sont largement répandus et à l’origine d’importantes inégalités de traitements dans tous les domaines de leur vie. Pourquoi les chômeurs sont-ils associés à ces stéréotypes ? Quelles en sont les conséquences et quelles stratégies peuvent-ils mettre en place pour y faire face ? Tel sera le propos traité dans cet article. / more

Inégalités sociales de santé mentale, l’apport de la psychologie sociale

Inégalités sociales de santé mentale, l’apport de la psychologie sociale

Tout le monde s’est déjà senti moins en forme, ne nageant pas dans un bonheur total. Cependant, en France et comme dans la plupart des pays, nous ne sommes pas tous égaux face à ce type de ressenti, et plus généralement face à notre santé mentale. En effet la santé mentale est dépendante de notre statut socio-économique. Généralement, les travaux s’accordent sur le fait que les personnes ayant un bas statut socio-économique (par exemple, les ouvriers) se disent être moins heureux et ont plus de troubles de la santé mentale, comme de l’anxiété, que les personnes ayant un haut statut socio-économique (par exemple, les cadres d’entreprises). Les études présentées ici font la synthèse des connaissances issues de la psychologie sociale sur ces inégalités sociales de santé mentale. / more