« La seule chose que je sais, c’est que je ne sais pas tout » : Une revue de littérature sur l’humilité intellectuelle
« La seule chose que je sais, c’est que je ne sais pas tout. » Cette célèbre pensée de Socrate reflète ce qu’on appelle l’humilité intellectuelle. Dans cet article, vous ne saurez définitivement pas tout sur l’humilité intellectuelle, mais vous en saurez un peu plus sur ce qu’elle représente, ce qu’elle implique et ce qui la détermine.
Légende. Illustration d’une faible humilité intellectuelle. Image par Ivane Nuel
Prenons la situation suivante : vous discutez d’un sujet sociétal avec un ami qui ne partage pas votre position. Bien qu’il soit capable d’étayer son point de vue, vous avez connaissance de chiffres et d’études scientifiques invalidant son argumentation. Vous les lui présentez alors. Malgré cela, votre ami n’en démord pas et devient même un peu méprisant. Si cette situation vous parle, vous avez dans votre entourage une connaissance qui manque sans doute d’humilité intellectuelle. Mais que veut dire être humble intellectuellement ? Qu’est-ce qui caractérise les personnes qui en font preuve ? Quels en sont les bénéfices et quels sont les facteurs qui peuvent l’influencer ? C’est ce que nous aborderons dans cet article, en nous basant sur les connaissances actuelles sur le sujet.
Qu’entend-on par humilité intellectuelle ?
Définition
Dans la situation précédemment décrite, votre ami ne semble pas prêt à reconnaître qu’il n’avait pas toutes les informations et qu’il s’est trompé. C’est en cela qu’on peut dire qu’il manque d’humilité intellectuelle[i]. Cette dernière renvoie au fait d’accepter nos propres limites épistémiques, d’admettre que nous sommes faillibles dans nos connaissances (ou croyances) et que nous ne savons pas tout, parce que nos informations sont incomplètes ou biaisées (Leary, 2018 ; Porter, Baldwin et coll., 2022 ; Porter, Elnakouri et coll., 2022 ; Whitcomb et coll., 2017). Si l’humilité intellectuelle est souvent envisagée comme une disposition générale, un trait qui différencie les personnes (certaines seraient plus humbles intellectuellement que d’autres), nous verrons qu’elle peut varier selon le contexte et donc être aussi considérée comme un état.
Mesures
Le plus couramment, l’humilité intellectuelle est mesurée par questionnaire (Porter, Baldwin et coll., 2022) et inférée à partir du degré d’accord des personnes à des affirmations comme « J’accepte que mes croyances et opinions puissent être erronées » (Leary et coll., 2017 ; version francophone par Nuel et coll., 2024). Certains questionnaires intègrent plusieurs dimensions (Alfano et coll., 2017 ; Krumrei-Mancuso & Rouse, 2016) alors que d’autres s’en tiennent à une seule dimension générale (Leary et coll., 2017 ; Porter & Schumann, 2018). Les questionnaires sont faciles d’utilisation, mais les personnes peuvent fournir des réponses qui ne reflètent pas réellement leur niveau d’humilité intellectuelle (par exemple, en répondant de manière à paraître sous leur meilleur jour), faussant ainsi la mesure. Il est également possible de mesurer l’humilité intellectuelle en l’inférant sur la base du comportement. Dans un jeu où il faut répondre correctement à des questions, on peut notamment observer à quel point les personnes délèguent les questions à une personne plus experte (ce qui sous-entend qu’elles reconnaissent ne pas avoir suffisamment de connaissances pour répondre, Danovitch et coll., 2019). On peut aussi analyser les échanges dans un débat (Hanel et coll., 2022) ou ce qui est reporté dans un journal intime (Grossman et coll., 2021) et relever le contenu verbal qui exprime un peu plus ou un peu moins d’humilité intellectuelle. Mais ces mesures sont moins fréquentes dans la littérature et le fait qu’elles mesurent vraiment l’humilité intellectuelle n’a pas toujours été vérifié.
Qu’est-ce qui caractérise les personnes humbles intellectuellement ?
Reprenons la situation avec votre ami. Que se serait-il passé s’il avait fait preuve d’humilité intellectuelle ? Probablement qu’il aurait été moins rigide ; il aurait cherché à approfondir le sujet et à vérifier les informations que vous lui présentiez. En effet, des études montrent que plus les individus sont humbles intellectuellement, plus ils font preuve de flexibilité cognitive (Zmigrod et coll., 2019) et d’ouverture d’esprit (Leary et coll., 2017 ; Nuel et coll., 2024) élevées. Ils s’ouvriraient alors à davantage d’informations qui contredisent leurs représentations (Gollwitzer et coll., 2024) et tendraient moins à considérer que leurs croyances ont valeur d’autorité absolue (Leary et coll., 2017 ; Nuel et coll., 2024). En fait, de manière générale [et assez logiquement], plus les personnes présentent une humilité intellectuelle élevée, moins elles sont enclines à surestimer leurs connaissances (Alfano et coll., 2017 ; Bowes et coll., 2024 ; Krumrei-Mancuso et coll., 2020 ; Leman et coll., 2023). Elles apprécient les activités cognitives, manifestent de la curiosité et sont motivées à apprendre pour le plaisir (Krumrei-Mancuso et coll., 2020). Mais cela ne signifierait pas accepter tout et n’importe quoi ! Au contraire, les personnes qui admettent leurs limites épistémiques feraient plus attention à vérifier que leurs croyances soient corroborées par des preuves empiriques (Nuel et coll., 2024).
Bien que l’humilité intellectuelle soit une variable intra-individuelle[ii], elle s’exprimerait également dans les interactions avec les autres. Dans l’exemple cité, le manque de respect et la posture méprisante de votre ami traduisent un niveau d’humilité intellectuelle plutôt faible qui rejaillit sur votre relation avec lui. S’il avait reconnu ses limites épistémiques, il aurait été plus ouvert et donc respectueux de votre point de vue, ce qui aurait favorisé une interaction positive. En effet, l’humilité intellectuelle semble liée à des traits de personnalité prosociaux comme l’agréabilité (Bowes et coll., 2022 ; Leary et coll., 2017 ; Porter & Schumann, 2018), l’empathie, la gratitude et l’altruisme (Krumrei-Mascuso, 2017). Les personnes qui en font preuve seraient plus ouvertes d’esprit vis-à-vis des personnes ayant des opinions opposées et leur montreraient davantage de respect (Porter & Schumann, 2018). Tout laisse effectivement penser que, lors d’un désaccord, les personnes intellectuellement humbles perçoivent autrui comme une source d’information potentielle plutôt que comme une menace. Koetke et collaborateurs (2024) ont d’ailleurs montré que l’humilité intellectuelle favorisait une gestion du désaccord plus constructive et favorable à l’émergence de nouveaux raisonnements, arguments et connaissances (Butera et coll., 2019, Quiamzade et coll., 2013 ; 2014).
Légende. Illustration de diverses conséquences de l’humilité intellectuelle. Image par Ivane Nuel
Les bénéfices de l’humilité intellectuelle : des individus à la société
Les personnes intellectuellement humbles se distinguent par des traits et des comportements potentiellement bénéfiques, tant sur le plan individuel que sur le plan social, voire sociétal. Cette humilité pourrait notamment les protéger, au moins en partie, de certaines tendances rigides et biaisées susceptibles d’induire des erreurs cognitives. Elle s’avérerait particulièrement utile face à de fausses informations (sur des questions politiques ou sur le sujet de la COVID-19, par exemple), en incitant les individus à s’engager davantage dans des vérifications (Koetke et coll., 2022 ; Koetke et coll., 2023). Puisque les individus qui en font preuve ont moins tendance à surestimer leurs connaissances et sont intrinsèquement motivés à apprendre, elle permettrait de développer une vision plus réaliste de ce qu’il faut apprendre et de s’y engager. Qui plus est, l’humilité intellectuelle pourrait rendre l’erreur – qui fait partie intégrante du processus d’apprentissage – moins menaçante. En effet, les personnes intellectuellement humbles s’investiraient davantage dans l’approfondissement d’un sujet, si elles n’ont pas réussi à le maîtriser dans un premier temps (Porter et coll., 2020). Autrement dit, l’humilité intellectuelle serait bénéfique à l’acquisition de connaissances de qualité.
Au-delà des bénéfices pour les individus eux-mêmes, l’humilité intellectuelle serait propice aux interactions sociales positives, orientées vers la tolérance. Être intellectuellement humble, nous mènerait non seulement à plus vouloir interagir avec des personnes ne partageant pas notre point de vue, mais donnerait également à ces personnes plus envie d’interagir avec nous (Knöchelmann & Cohrs, 2024). Ainsi, même lors de divergence d’opinions, les interactions sociales seraient facilitées. On entrevoit donc ici de potentielles implications au niveau d’une société. Le niveau d’humilité intellectuelle des individus pourrait favoriser un climat sociétal respectueux et cohésif, malgré les divergences d’opinions. Cela serait notamment observable en cas de divergences d’opinions politiques, puisque les personnes intellectuellement humbles manifestent moins de biais en faveur de leur parti (Bowes et coll., 2022) ; elles ont moins tendance à percevoir le parti opposé comme immoral et détestable (Bowes et coll., 2020), et/ou accusent moins facilement un candidat de changer d’avis pour des raisons utilitaires (Bowes et coll., 2022 ; Leary et coll., 2017). De manière plus globale, l’humilité intellectuelle pourrait faciliter le respect du droit fondamental à la liberté d’expression en menant les individus à accepter l’idée que différentes communautés (politiques, religieuses, etc.) aient le droit de s’exprimer dans la sphère publique (De keersmaecker et coll., 2021).
Légende. L’humilité intellectuelle serait propice aux interactions sociales positives, orientées vers la tolérance. Image par Ivane Nuel
Ainsi, l’humilité intellectuelle semble particulièrement pertinente pour relever de nombreux défis sociétaux contemporains, comme la lutte contre la désinformation, le développement d’une éducation de qualité ou encore la promotion de la tolérance.
Qu’est-ce qui influence l’humilité intellectuelle ?
Si reconnaître ses propres limites épistémiques semble bénéfique, la littérature suggère que rien n’est perdu pour votre ami ! Son humilité intellectuelle serait susceptible de varier selon le contexte. Par exemple, il serait plus difficile de faire preuve de cette humilité en cas de désaccord (Zachry et coll., 2018), surtout si ce différend se produit dans le cadre professionnel plutôt que dans la sphère privée (Brienza et coll., 2018). Toutefois, il est possible d’observer des comportements traduisant un plus haut niveau d’humilité intellectuelle dans de telles situations de mésentente, lorsque le contexte rend la comparaison avec autrui moins menaçante pour l’évaluation de soi (Quiamzade et coll., 2013 ; 2014). En outre, les contextes où prévaut l’idée qu’une certaine capacité intellectuelle innée est nécessaire pour réussir (par exemple, une leçon de mathématiques) ont tendance à décourager l’expression de l’humilité intellectuelle : les personnes sont alors moins enclines à admettre leur ignorance et leurs erreurs (Porter & Cimpian, 2023).
Enfin, la manière dont les personnes s’engagent dans une situation pourrait déterminer leur propension à reconnaître leurs propres limites épistémiques. Par exemple, mener les personnes à prendre conscience de la faillibilité de leurs connaissances en leur faisant réaliser que la bonne réponse à une question de science est parfois plus complexe que celle qui leur semble évidente augmente leur humilité intellectuelle (Koetke et coll., 2023). Autre exemple : les entraîner à prendre du recul et à envisager les choses d’un point de vue extérieur en parlant à la troisième personne du singulier les conduirait à augmenter leur humilité intellectuelle (Grossmann et coll., 2021 ; Kross & Grossmann, 2012). Bien que la chose aurait paru étrange, si votre ami avait parlé à la troisième personne pour exprimer son opinion, cela aurait pu l’inciter à montrer plus d’humilité intellectuelle. Ces travaux doivent être répliqués, mais ils ouvrent des perspectives d’interventions pour favoriser l’humilité intellectuelle et ses bénéfices.
Soyons humbles : ce que l’on ne sait pas encore sur l’humilité intellectuelle
Toutefois, nous ne savons pas encore tout sur l’humilité intellectuelle et il existe quelques « lacunes » dans les connaissances actuelles sur le sujet (ce serait un comble d’affirmer le contraire !). Notamment, cette dernière est généralement considérée comme une vertu épistémique (Whitcomb et coll., 2017) et la littérature s’est principalement focalisée sur l’étude de ses bénéfices (mais voir Hannon et Kidd, 2024). Ne pourrait-on pas toutefois envisager que, parfois, avoir un faible niveau d’humilité intellectuelle soit utile ? Par exemple, dans une situation où il faut rapidement prendre une décision et agir, ne risquerait-elle pas de se révéler désavantageuse ? De plus, est-ce que le fait de ne pas reconnaître ses limites épistémiques ne permettrait pas, dans une certaine mesure, de satisfaire le besoin fondamental qu’ont les individus de maintenir une image de soi positive (Leary, 2007) ? Ces questions de recherche sont à tester empiriquement.
Notes de fin
i L’humilité intellectuelle ne doit pas être confondue avec le fait de reconnaitre et comprendre les points de vue alternatifs (i.e., prise de perspective ou perspective-taking en anglais) ou le fait de considérer de manière impartiale et équitable différents points de vue (i.e., ouverture d’esprit) (Porter Elnakouri et coll., 2022). Bien que ces concepts soient liés à l’humilité intellectuelle (Viana et coll., 2023 ; Leary et coll., 2017), ils n’impliquent pas toujours de reconnaitre les limites de ses propres croyances. Être humble intellectuellement ne veut pas non plus dire être incertain. Vous pouvez être sûr de ce que vous savez, tout en reconnaissant que vous ne savez pas tout.
ii Plus récemment, certains auteurs ont proposé d’aller au-delà d’un focus intra-individuel en étendant le concept d’humilité intellectuelle au niveau d’un collectif. L’humilité intellectuelle collective serait alors la tendance d’un collectif à reconnaître et à prendre en compte les limites épistémiques de ses membres individuels et de ses efforts cognitifs collectifs (Krumrei-Mancuso et coll., 2024).
Références
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