Un certain genre de harcèlement scolaire

« Garçon manqué », « Vraie fille », « Chochotte », « Mauviette », « Garçonne ». Toutes ces insultes résonnent dans les cours de récréation. Elles caractérisent un phénomène qui n’est pas nouveau : le harcèlement scolaire spécifiquement envers les jeunes qui ne se conforment pas aux attentes communiquées par les normes de genre traditionnelles. Il s’agit de jeunes qui présentent des comportements et des traits de caractère perçus comme plutôt atypiques pour le genre qui leur est assigné. Récemment, des personnalités telles que Bilal Hassani ont permis, en racontant leurs vécus de violences scolaires liées au non-conformisme de genre, de mettre en avant ce type de harcèlement. En plus des conséquences désastreuses pour les victimes, ce phénomène entraîne un coût supplémentaire pour la société, car il contribue à maintenir les inégalités de genre. Mais qu’en dit la recherche ?

Légende. Le harcèlement scolaire. Image de Mikhail Nilov provenant de PexelsLégende. Le harcèlement scolaire. Image de Mikhail Nilov provenant de Pexels

De quoi parle-t-on ? 

En France, chaque année, près de 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire, selon le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports (MENJS, 2022a). L'identité de genre et surtout le fait de ne pas se conformer aux normes de genre seraient un des facteurs à l'origine du harcèlement scolaire (MENJS, 2022b). Les jeunes qui ne se conforment pas à ces normes peuvent en effet être victimes de harcèlement, à savoir des insultes, une exclusion sociale et/ou des agressions physiques (Gordon et coll., 2018 ; Mulvey & Killen, 2015). C’est un phénomène qui peut toucher tout autant les jeunes dont les comportements sont ponctuellement contre-stéréotypiques, que des jeunes qui ne s’identifient pas en tant que « garçon » ou « fille ». Les jeunes non-hétérosexuels peuvent également souffrir de ce harcèlement, car les normes de genre traditionnelles incluent la valorisation de l’hétérosexualité[i] (Morgan & Davis-Delano, 2016 ; van der Toorn et al., 2020). S’il est nécessaire de s’intéresser au harcèlement scolaire, c’est parce que ce phénomène peut engendrer des conséquences désastreuses pour les élèves. Ainsi, les recherches ont identifié différents impacts que peut avoir le harcèlement sur les élèves contre-stéréotypiques. Par exemple, la santé mentale de ces jeunes peut être grandement affectée par le harcèlement scolaire (Young & Sweeting, 2004). Des niveaux de dépression et d’anxiété élevés sont rapportés par les jeunes contre-stéréotypiques qui souffrent de ce harcèlement (Jewell & Brown, 2014). Le cyberharcèlement, c’est-à-dire la poursuite du harcèlement dans la sphère personnelle via l’internet et les réseaux sociaux, touche 20% des élèves français (E-enfance, 2022) et n’épargne donc pas non plus les élèves contre-stéréotypiques. Plusieurs recherches en milieu scolaire confirment que les élèves qui ne répondent pas aux normes de genre sont plus susceptibles d’être victimes de cyberharcèlement que leurs pairs plus conformes (Jackson et coll., 2020). À ces conséquences connues sur les individus, s’ajoute le fait que le harcèlement lié au non-conformisme de genre contribue à maintenir les inégalités et stéréotypes dès le plus jeune âge.

Harcèlement scolaire envers des jeunes ne se conformant pas aux normes de genre. Illustration réalisée par Amélie Saint-LégerHarcèlement scolaire envers des jeunes ne se conformant pas aux normes de genre. Illustration réalisée par Amélie Saint-Léger

Pourquoi ces sanctions ? 

Les recherches en psychologie sociale sur l’effet de backlash ont depuis longtemps mis en évidence un phénomène : les individus ont tendance à sanctionner les personnes qui ne se conforment pas aux stéréotypes de genre (Rudman, 1998 ; Yzerbyt et coll., 2021). Ainsi, un garçon qui se présente à une élection de délégué de classe aura moins de chance d’être élu par ses camarades et sera jugé plus négativement s’il aime des activités typiquement réservées aux filles (par ex. la danse) et s’il a des traits de personnalité jugés comme féminins, tel le fait d’être émotionnel (Lobel et coll., 2004). Nous pouvons considérer le harcèlement scolaire dirigé contre les jeunes non conformes aux normes de genre comme une expression des sanctions étudiées dans le cadre de l’effet de backlash. D’après la littérature scientifique, ces sanctions s’expliquent par une motivation à maintenir le système de genre existant dans la société. Ce système prend la forme d’une hiérarchie dans laquelle les hommes et les femmes occupent différentes positions. Par exemple, les postes de direction en entreprise (comme tout poste à hautes responsabilités) sont davantage perçus comme masculins que féminins. Au contraire, les métiers du soin sont plutôt associés au féminin (par ex. infirmière, aide-soignante, etc.). Cette hiérarchie confère un  statut social plus prestigieux et un  pouvoir plus grand aux hommes, et par conséquent un  statut social moins prestigieux et un  pouvoir moins grand aux femmes. Afin de justifier ce système hiérarchique, les individus utilisent les stéréotypes de genre, c’est-à-dire des croyances partagées socialement sur les traits, les comportements et les émotions spécifiques des hommes et des femmes. En effet, le masculin est davantage associé à des traits stéréotypiques qui reflètent et permettent de justifier un  statut social plus prestigieux (par ex. esprit de compétition, assertivité, compétence), alors que le féminin est plutôt associé à la bienveillance et à la sociabilité reflétant un statut moins prestigieux. Cependant, lorsque les personnes ne se conforment pas aux attentes découlant des stéréotypes de genre, ce système hiérarchique se voit menacé et des sanctions sont mises en place pour punir les individus qui remettent en cause le système de genre inégalitaire : c’est l’effet de backlash. À l’adolescence, le harcèlement lié au non-conformisme de genre pourrait servir le même but, à savoir de maintenir une hiérarchie. C’est ce que montrent des recherches sur le concept de  popularité scolaire. Dans le contexte scolaire, la popularité peut en effet être considérée comme l’équivalent du  statut social chez les adultes. Des recherches mettent en évidence que les élèves les plus populaires sont ceux qui se conforment le plus aux  normes de genre. Ceux qui les respectent le moins se retrouvent au bas de l’échelle de popularité (Jewell & Brown, 2014 ; Mayeux & Kleiser, 2019). Mais comment ces sanctions contribuent-elles au maintien des inégalités de genre ?

Le harcèlement maintient les inégalités 

Des recherches en milieu scolaire ont étudié le lien entre harcèlement scolaire lié au non-conformisme de genre et maintien des inégalités. Le fait d’être victime de ce harcèlement va pousser les jeunes à adopter davantage de comportements et de traits de personnalité genrés, limitant ainsi leurs comportements à ce qui est permis par les stéréotypes de genre. Par exemple, des garçons contre-stéréotypiques de 11 ans, victimes de harcèlement à un moment de l’année, ont tendance à moins se comporter de manière « féminine » plus tard dans l’année scolaire (Ewing Lee & Troop-Gordon, 2011). Les jeunes sont donc poussés à adopter et à intérioriser ces normes stéréotypées à cause du harcèlement scolaire. Ainsi, en contraignant les comportements des jeunes et en restreignant leurs intérêts et/ou leurs rôles au registre perçu comme acceptable, le harcèlement peut influencer les choix d’orientation scolaire vers des métiers « appropriés », c’est-à-dire « féminins » ou « masculins » et peser sur l’accès aux ressources économiques (cf. inégalités de salaires). De plus, ce harcèlement a des répercussions sur la perception que les jeunes ont des inégalités de genre en général. Ainsi, des enfants et adolescents ressentant une forte pression de la part de leurs pairs (et/ou parents) à se conformer aux  normes de genre semblent plus susceptibles de développer des attitudes sexistes (Schroeder & Liben, 2020). Il est donc primordial d’agir face à ce phénomène pour en limiter les conséquences délétères à la fois pour les élèves et pour la société.

Des pistes d’actions 

Agir sur le problème de harcèlement 

Récemment, avec le lancement du plan pHARe du MENJS lors de la rentrée scolaire 2021, de plus en plus d’actions sont mises en place pour tenter d’enrayer le phénomène du harcèlement scolaire (MENJS, 2022c). Ces actions consistent, par exemple, à augmenter le temps de formation des professionnels scolaires sur les questions de harcèlement, à renforcer la sensibilisation des élèves, à créer une plateforme internet avec des ressources pour les élèves et le personnel, ou encore à nommer des référents collégiens « Non Au Harcèlement ». Les recherches scientifiques permettent non seulement d’évaluer la pertinence de ces actions, mais également d’identifier d’autres modes d’action susceptibles d’être utilisés. Tout d’abord, bien que les interventions de sensibilisation auprès des élèves soient en majorité efficaces contre le harcèlement, elles le sont surtout pour les plus jeunes et moins pour les adolescents (Salmivalli et coll., 2021). Certaines interventions menées auprès des adolescents se sont malgré tout révélées efficaces, notamment lorsqu’elles utilisaient des concepts identifiés par les recherches en psychologie sociale pour changer les représentations que les jeunes ont sur eux-mêmes, sur les autres et sur les normes sociales dans certains contextes (Walton & Wilson, 2018). Par exemple, l’une de ces interventions a permis de réduire les comportements de harcèlement scolaire en favorisant l’adoption et la promotion de comportements anti-harcèlement par les élèves les plus populaires de l’école (Paluck & Shepherd, 2012). Ces élèves, appelés référents sociaux, promouvaient de nouvelles normes anti-harcèlement à travers des activités de sensibilisation et de communication : port de T-shirts véhiculant des slogans anti-harcèlement, vente de bracelets sur lesquels étaient inscrits ces mêmes slogans, participation à une pièce de théâtre mettant en scène des situations de harcèlement incluant victimes, agresseurs et témoins... Par l’intermédiaire de ces référents sociaux et de leurs actions, les scientifiques ont pu observer, après l’intervention, que les élèves condamnaient plus fortement le harcèlement scolaire. Cette intervention rappelle et appuie la pertinence de la récente mesure prise par le gouvernement d’introduire des élèves référents dans les établissements scolaires, afin de travailler sur cette problématique et de faire évoluer les normes parmi les élèves eux-mêmes.

Pour lutter contre le harcèlement, certaines interventions proposent à des élèves populaires de promouvoir de nouvelles normes anti-harcèlement via des slogans imprimés sur des T-shirts (« bullying stops here » signifie « le harcèlement s’arrête ici »). Image de Geoffery Kehrig provenant de flickrPour lutter contre le harcèlement, certaines interventions proposent à des élèves populaires de promouvoir de nouvelles normes anti-harcèlement via des slogans imprimés sur des T-shirts (« bullying stops here » signifie « le harcèlement s’arrête ici »). Image de Geoffery Kehrig provenant de flickr

Agir sur les stéréotypes de genre et leurs conséquences

Des actions ciblées sont donc menées pour combattre le harcèlement scolaire dans les établissements. Néanmoins, la problématique à laquelle nous nous intéressons ici est celle du harcèlement scolaire envers des élèves non conformes aux  normes de genre, qui est un phénomène essentiellement lié aux inégalités et stéréotypes de genre. Des interventions à petite échelle dans les établissements risquent donc de ne pas être suffisantes. C’est pourquoi des actions visant à déconstruire les stéréotypes de genre pourraient permettre de mieux combattre ces phénomènes sociétaux. Ainsi, il pourrait être bénéfique d’agir sur les instances de socialisation (par ex. les médias) qui participent à la propagation des stéréotypes de genre. Par exemple, nous avons vu que les pairs et les parents pouvaient, par leur positionnement face aux  normes de genre, amener les jeunes à approuver des remarques sexistes. À l’inverse, une conception flexible des  normes de genre de la part des adultes peut avoir des effets positifs, notamment sur la santé mentale de tous leurs enfants, contre-stéréotypiques ou non (Xiao et coll., 2022). Une recherche récente (Lamer et coll., 2022) révèle également le rôle des médias sur l’intériorisation des stéréotypes de genre. Dans cette expérience, des jeunes filles de 10 ans ressentaient plus de pression à se conformer aux  normes de genre après avoir été exposées à des émissions valorisant les comportements stéréotypiques et dévalorisant les comportements contre-stéréotypiques (par rapport à des filles ayant été exposées à des scénarios inverses). Ces recherches montrent l’importance des médias, des parents et des pairs sur l’intériorisation des  normes de genre traditionnelles. Lutter contre les effets délétères des stéréotypes de genre dans l’espace public, au sein des familles et plus largement dans tous les contextes de socialisation, doit donc être une priorité et susciter de réelles actions et politiques publiques d’ampleur. Ces initiatives bénéficieront aux jeunes qui, par leurs comportements, identité de genre ou orientation sexuelle supposée, ne correspondent pas aux conceptions binaires fille-garçon et aux normes traditionnelles du genre.

Les stéréotypes de genre dictent la façon dont les personnes doivent mais également ne doivent pas se comporter selon leur genre. Les combattre est donc primordial pour permettre à toutes et tous de s’épanouir librement. Illustration réalisée par Amélie Saint-LégerLes stéréotypes de genre dictent la façon dont les personnes doivent mais également ne doivent pas se comporter selon leur genre. Les combattre est donc primordial pour permettre à toutes et tous de s’épanouir librement. Illustration réalisée par Amélie Saint-Léger

Un rapport récent de l’UNESCO (UNESCO, 2019) recommande, pour enrayer le phénomène du harcèlement à l’école, que des politiques publiques et politiques d’établissements scolaires s’articulent et reposent sur un étayage scientifique solide. La question du harcèlement scolaire étant intimement liée à celle des inégalités de genre et des conceptions traditionnelles de l’identité de genre, une approche similaire concernant ces problématiques serait également opportune.


[i]Dans ce texte, nous nous référons à la contre-stéréotypicalité aux normes de genre en termes binaire (homme – femme). En effet, les normes et stéréotypes de genre reposent sur une vision par défaut binaire. Il existe toutefois, un large continuum d’identités auxquelles les individus peuvent s’identifier. Les individus qui ne s’identifient pas en tant que « garçons » ou «filles » (minorités d’identité de genre) sont malheureusement perçus à travers le prisme de cette vision binaire et des stéréotypes qui y sont attachés et peuvent tout à fait être considérés comme contre-stéréotypiques et donc être victimes de ce que nous décrivons ici. 

Remerciements

Nous remercions Cyrielle Abehsera et Johanne Kalifa pour leur participation au travail de la revue de littérature ainsi que leurs commentaires tout au long de la rédaction de cet article. Cet article a reçu le soutien du MESRI et de l'ANR (Projet URGEN - Understanding the Resistance to GENder equality ; ANR-19-CE41-0001-01).

Références 

UNESCO. (2019). Behind the numbers: Ending School violence and bullying. The United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization. Chiffres et étude sur le cyberharcèlement des jeunes - e-enfance. e. (2022, January 25). Consulté le 7 octobre 2022, de https://e-enfance.org/communique-de-presse-etude-caisse-depargne-associa...

Ewing Lee, E. A., & Troop-Gordon, W. (2011). Peer socialization of masculinity and femininity: Differential effects of overt and relational forms of peer victimization. British Journal of Developmental Psychology, 29(2), 197–213. https://doi.org/10.1111/j.2044-835x.2010.02022.x 

Gordon, A. R., Conron, K. J., Calzo, J. P., White, M. T., Reisner, S. L., & Austin, S. B. (2018). Gender expression, violence, and bullying victimization: Findings from probability samples of high school students in 4 US school districts. Journal of School Health, 88(4), 306–314. https://doi.org/10.1111/josh.12606

Jackson, E. F., Bussey, K., & Trompeter, N. (2020). Over and above gender differences in cyberbullying: relationship of gender typicality to cyber victimization and perpetration in adolescents. Journal of School Violence, 19(4), 623–635. https://doi.org/10.1080/15388220.2020.1808790

Jewell, J. A., & Brown, C. S. (2013). Relations among gender typicality, peer relations, and mental health during early adolescence. Social Development, 23(1), 137–156. https://doi.org/10.1111/sode.12042 

Lamer, S. A., Dvorak, P., Biddle, A. M., Pauker, K., & Weisbuch, M. (2022). The transmission of gender stereotypes through televised patterns of nonverbal bias. Journal of Personality and Social Psychology. Advance online publication. http://dx.doi.org/10.1037/pspi0000390

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