Quelles émotions lit-on sur le visage ?

Que sait-on vraiment de l’expression faciale des émotions ? L’état de nos connaissances scientifiques sur l’expressivité affective quotidienne n’est pas aussi avancé qu’on se le figure car le modèle classique des émotions de base et son protocole de recherche rendent peu compte de l’expressivité faciale et de la perception émotionnelle ordinaires.

Exemple de quelques expressions faciales. Dans la vie quotidienne, les émotions affichées sur les visages sont rarement si prototypiques. Tableau « ...Et l’ogre l’a mangé » de Louis-Léopold Boilly, 19e siècle, source : BnF

Un peu d'histoire

L’interrogation sur l’origine de la signification des expressions faciales connaît un tournant décisif au 19ème siècle, quand une conjonction particulière en fait un nouvel objet d’étude scientifique. Cette conjonction est celle, d’une part, des travaux du neurologue Duchenne (1862), et d’autre part, de la théorie de Charles Darwin (1872) au sujet de la communication émotionnelle. D’un côté, les anatomistes saisissent enfin les rapports entre la surface expressive du visage et les actions musculaires sous-jacentes. Les travaux d’électrisation localisée de Duchenne permettent de comprendre que la face est sous-tendue par un ensemble de muscles peauciers indépendants. Une fois l’anatomie et la physiologie des muscles du visage rendues intelligibles, l’analyse de la physionomie pouvait enfin être entreprise. Ce travail scientifique minutieux d’objectivation des mouvements faciaux se poursuivra tout au long du 20ème siècle. De l’autre côté, Darwin publie sa thèse selon laquelle les expressions faciales seraient le fruit de systèmes comportementaux hérités de notre lointain passé animal, ces systèmes s’étant progressivement modifiés au cours de l’évolution. Il fonde sa thèse sur une démarche comparative de la manifestation des émotions chez les animaux et chez les humains de différentes cultures. L’idée centrale de sa perspective évolutionniste est que les émotions sont des phénomènes en nombre limité, issus de l’évolution, sélectionnés pour leurs fonctions adaptatives. Sa théorie de la sélection naturelle lui sert ainsi de cadre de référence pour expliquer la communication sociale des émotions. Dans la postérité de Darwin, une poignée d’émotions « primaires » ou « fondamentales » (les plus consensuelles étant la joie, la peur, la colère, la tristesse, le dégoût, la surprise), présentes chez tous les humains indépendamment de leur culture, seront décrétées par de nombreux chercheurs. Ils postuleront l’existence de circuits dédiés à chacune de ces émotions dites de base. Chacune serait composée de son propre ressenti, de sensations corporelles lui étant symptomatiques et d’une expression faciale caractéristique. Les connaissances sur l’expression faciale émotionnelle produites au cours du 20ème siècle reposent ainsi essentiellement sur la thèse de l’existence d’émotions de base (Ekman, 1982) dont la configuration musculaire prototypique de chacune a été précisée, les autres agencements musculaires reflétant d’autres émotions qui sont la combinaison des premières (p. ex. Du et al., 2014). Les nombreuses données récoltées à travers le monde ont pu sembler étayer l’idée que les expressions faciales véhiculent les émotions de base — ou l’une ou l’autre des émotions qui en sont la combinaison. Toutefois, un certain nombre de données discordantes questionnent la généralisabilité de cet édifice théorique et empirique. Elles relèvent autant de la production spontanée des expressions faciales d’une part, que de la reconnaissance des émotions faciales d’autre part. 

La production et la reconnaissance des émotions : comment sont-elles étudiées scientifiquement ?

Concernant la production faciale, les observations faites en milieu naturel concordent peu avec les prédictions de la théorie des émotions de base. Ces études s’intéressent à la fréquence d’apparition, en situation ordinaire, de certaines émotions et des comportements faciaux associés (Fernández-Dols & Crivelli, 2013). Bien qu’elles ne constituent pas des tests directs du rôle joué par l’émotion dans l’expressivité du visage, ces études ont l’avantage d’appréhender des situations qui ne peuvent être créées en laboratoire : par exemple, les réactions faciales de passagers d’un aéroport au comptoir des bagages perdus observées par Scherer et Ceschi (1997), celles de joueurs amateurs de bowling (Kraut & Johnston, 1979), ou l’expressivité faciale de vainqueurs de compétitions sportives étudiée par Fernández-Dols et ses collaborateurs (Crivelli et al., 2015 ; Fernández-Dols & Ruiz-Belda, 1995 ; Ruiz-Belda et al., 2003). Aucune des recherches en milieu naturel n’a observé de relation linéaire entre l’état émotionnel ressenti et l’expression faciale affichée. Toujours concernant la production faciale, cette fois-ci en conditions expérimentales contrôlées, les études ne donnent pas plus de crédit à la thèse de l’existence d’émotions de base. Par exemple, les recherches menées par Reisenzein sur l’émotion de surprise (p. ex., Reisenzein, 2000 ; Schützwohl & Reisenzein, 2012) dans lesquelles différents facteurs sont contrôlés (les situations déclenchant l’état émotionnel, les possibles modérateurs du lien entre émotion et expression faciale comme le contexte social, etc.) invalident les prédictions de la théorie des émotions de base. Par exemple, des participants ont été placés dans la situation d’incongruence suivante : ils se sont retrouvés dans un petit bureau après avoir franchi une porte qui les avait pourtant menés dans un couloir peu de temps auparavant. Leurs réactions faciales ont été filmées par caméra cachée au moment où ils franchissaient la porte. Seule une infime poignée des participants a manifesté une expression prototypique complète de surprise (yeux grand ouverts, sourcils levés et bouche ouverte). Pourtant, plus des trois quarts d’entre eux ont déclaré avoir été surpris par la situation d’incongruence — la grande majorité étant par ailleurs convaincue d’avoir réellement affiché une expression faciale prototypique de surprise… Au-delà de la seule émotion de surprise, la méta-analyse conduite par Durán, Reisenzein et Fernández-Dols (2017) sur le degré de covariation statistique entre ressenti subjectif et expression faciale montre que les émotions de base sont faiblement corrélées avec la configuration musculaire prototypique postulée par la théorie (joie et amusement faisant figure à part). Autrement dit, les comportements faciaux ordinaires sont bien plus diversiformes que ce que la locution expressions faciales émotionnelles laisse penser, l’état émotionnel pouvant même ne pas se manifester sur le visage. 

Concernant la reconnaissance des émotions faciales, les études visant à accréditer l’existence des émotions de base ont recouru à un protocole qui s’est imposé comme la méthodologie standard : le participant assigne l’une des émotions de base à la configuration musculaire affichée par le visage dont la photo lui est présentée. Cette méthodologie a produit de très nombreuses données en faveur de la théorie des émotions de base, conduisant à en faire la théorie dominante en psychologie. Or, d’assez nombreuses expériences — celles de Russell notamment (p. ex., Russell, 1993 ; DiGirolamo & Russell, 2017), démontrent que le consensus observé entre les participants dans leur attribution d’émotions de base aux diverses configurations musculaires faciales relève d’un artefact dû à la méthodologie standard. Dès que d’autres méthodologies sont utilisées pour étudier la reconnaissance des émotions affichées par des visages, il devient évident que la méthodologie standard comporte différents biais. L’un d’eux est un biais d’ordre sémantique. Quand le participant ne dispose pas de la liste des émotions de base, ses taux de reconnaissance sont plus faibles (parfois drastiquement) que ceux obtenus avec la méthodologie standard — où la liste est fournie. Les recherches recourant à des méthodologies alternatives telles que des tâches d’appariement, des tâches de triage, etc. (p. ex., Lindquist et al., 2006 ; Gendron et al., 2014), montrent que c’est l’accès aux noms des émotions de base (c’est-à-dire l’accès à ce savoir sémantique) qui en détermine leur reconnaissance.

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A gauche : L’expressivité faciale de nos ressentis est multiforme : une personne heureuse peut afficher de la tristesse. Photo Marko Milivojevic de Pixnio. A droite : Exemple de prototypes des expressions de base. Issu de la Radboud Faces Database.

La méthodologie standard souffre également d’un biais de stimulus. Le matériel utilisé provient des collections de configurations faciales standardisées, considérées comme des prototypes des émotions de base (p. ex., Pictures Of Facial Affects — POFA, Ekman & Friesen, 1976). Il s’agit de stimuli statiques et artificiels : ce sont des photographies (telles des photos d’identité) de mimiques caricaturales affichées par des comédiens entraînés à les exprimer sans ressentir l’émotion qu’ils posent, sans information aucune sur le contexte dans lequel la photo a été prise, ni renseignement sur la personne dont le visage est photographié. Dès que d’autres stimuli sont utilisés, des stimuli d’expressions émotionnelles spontanées entre autres, les taux de reconnaissance s’en ressentent nettement (Tcherkassof et al., 2007). Le recours à des stimuli a-contextualisés est également problématique. L’effet du contexte sur la perception émotionnelle est pourtant connu de longue date en psychologie (Landis, 1929). Ainsi, les mimiques ne sont pas catégorisées de la même façon selon qu’elles sont présentées avec un arrière-plan représentant une décharge publique ou une prairie fleurie (Righart & de Gelder, 2008). Ces quelques biais montrent à eux seuls combien les résultats obtenus avec la méthodologie standard sont sujets à caution. D’une part, les stimuli sont loin de correspondre aux expressions faciales qui se manifestent naturellement (cf. supra), notamment parce que ces dernières sont dynamiques et spontanées. Celles-ci transmettent des informations différentes de celles transmises par des configurations faciales stéréotypées et statiques — des informations cinétiques surtout. D’autre part, les expressions faciales ordinaires sont des comportements situés, toujours émis dans un contexte spécifique dont le rôle dans l’interprétation de toute expression est primordial. Ainsi, ce n’est pas le contenu en soi du visage qui véhicule la signification, mais la relation du visage et du contexte dans lequel — et au sujet duquel — il s’exprime qui permet de donner son sens au comportement facial (p. ex., Hassin et al., 2013). Il apparaît donc que le protocole standard souffre d’une validité écologique très faible. De ce fait, il est impossible de généraliser les résultats obtenus avec une telle méthodologie à la communication interpersonnelle ordinaire. 

Au-delà de la reconnaissance des émotions de base : les émotions secondaires ou "sociales"

Les connaissances scientifiques actuelles sur l’expressivité faciale émotionnelle sont donc contrastées. Si celles sur la reconnaissance d’expressions faciales stéréotypées de certaines émotions — celles dites de base — sont bien avancées, celles sur la perception émotionnelle faciale ordinaire, tout comme celles sur la production émotionnelle faciale ordinaire, sont assez minces. Il ressort des nombreuses données recueillies avec la méthodologie standard que quelques mimiques faciales sont bien des emblèmes de certaines émotions. Affichées lors des interactions, elles permettent de communiquer efficacement à autrui, de façon non équivoque, un état émotionnel.

Aujourd’hui, les recherches ne portent plus exclusivement sur les émotions de base. Elles s’intéressent notamment aux émotions dites secondaires ou « sociales » (embarras, fierté, etc.). Aucune d’elle ne présente d’expression faciale distinctement et assurément prototypique, mais d’autres indicateurs permettraient de les reconnaître. En tenant compte du reste du corps et de sa dynamique, Cowen et Keltner (2019) identifient jusqu’à 28 émotions qui possèderaient des caractéristiques — oculaires, posturales, gestuelles, vocales et tactiles — qui leur seraient propres. Par exemple, la sympathie ne possède pas d’expression faciale prototypique. Toutefois, autrui serait en mesure de reconnaître correctement la sympathie grâce à ses mouvements corporels vers l’avant, la douceur de son contact tactile, ses sourcils obliques, et son regard fixe qui lui sont emblématiques. Notons que l’étude de ces émotions dites secondaires repose essentiellement sur une méthodologie qui recoure au savoir sémantique. Or, dans la vie quotidienne, la perception de la signification émotionnelle d’un visage n’est certainement pas d’ordre sémantique. Le comportement expressif d’autrui est directement perçu sans l’intervention du savoir conceptuel (Toniolo, 2009). Cela est probablement rendu possible par la simulation comportementale de l’émotion perçue, appelée l’embodiment (Niedenthal, 2007). Cette simulation va au-delà de la simple imitation du comportement d’autrui (par exemple, écarquiller les yeux quand autrui les écarquille). Elle consiste à incorporer, à traduire dans son propre corps, l’intention du comportement émotionnel observé (ici l’élargissement du champ visuel). Cette incorporation, qui permet la compréhension directe et immédiate, se passe de concept. Ainsi, les très jeunes enfants, encore au stade pré-linguistique, sont capables de saisir les actions émotionnelles d’autrui. En tout état de cause, la perception faciale n’implique pas nécessairement l’attribution d’un état interne (Frijda & Tcherkassof, 1997). Divers peuples de cultures non occidentales considèrent les mouvements du visage strictement comme des comportements (p. ex., Gendron et al., 2020 ; Tcherkassof & De Suremain, 2005) : ils sont prédictifs d’actions à suivre mais ne permettent pas l’inférence d’états internes psychologiques (tels des états émotionnels). Par ailleurs, n’importe quelle configuration faciale peut communiquer autre chose qu’un état émotionnel car les mouvements faciaux véhiculent une quantité d’informations autant émotionnelles que non émotionnelles. C’est pourquoi, d’ailleurs, les systèmes de reconnaissance automatique des émotions faciales sont si peu performants (Tcherkassof & Dupré, 2020). Inversement, une émotion peut se manifester sous différents aspects au niveau facial. De ce fait, aucune configuration faciale ne permet, à elle seule, d’inférer avec certitude l’état émotionnel de la personne qui les affiche (Barrett et al., 2019).

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Exemple d’émotion, sans doute de fierté, interprétable grâce à l’expression faciale et à la position du corps. Photo par Katerina Holmes provenant de Pexels

 

Peut-on finalement dire quand, comment et pourquoi le comportement facial reflète l'état émotionnel ?

En somme, les études sur la reconnaissance émotionnelle indiquent qu’une poignée de mimiques faciales sont bien prototypiques de certaines émotions (dites de base) comme autant d’emblèmes émotionnels dont la signification est assez largement partagée. À ce titre, elles sont bien mieux reconnues que d’autres. Dès lors, pour s’assurer qu’autrui comprenne bien notre état émotionnel, nous affichons sur notre visage ces emblèmes qui constituent des signaux clairs — comme l’emoji explicite la tonalité émotionnelle de notre sms par exemple. Les études sur la reconnaissance, par manque de validité écologique, ne disent rien en revanche sur les processus de perception des émotions faciales en situation ordinaire. Les rares études sur la production faciale émotionnelle, elles, ne corroborent pas la théorie des émotions de base puisque les comportements faciaux en situation émotionnelle ordinaire sont loin de correspondre à ceux qu’elle prédits. À cela se rajoute le fait qu’une foison d’émotions concomitantes caractérise la vie courante, contrairement au laboratoire où seule une émotion est circonscrite par le chercheur. Il n’est pas rare que les événements du quotidien suscitent simultanément plusieurs émotions (joie et gêne lorsque nos convives entonnent « Joyeux anniversaire », tristesse et soulagement lorsqu’un proche succombe après une longue et douloureuse agonie, frayeur et délectation lorsqu’on se lance volontairement dans une activité ludique risquée…). Ces événements ressemblent peu à ceux standardisés du laboratoire, destinés à ne susciter qu’une seule émotion.

Par ailleurs, il existe des normes sociales variant selon les cultures qui dictent le ressenti « approprié » lors d’une situation donnée (le type d’émotion, son intensité, sa durée, etc., appelées "feeling rules" par Hochschild, 1979), ainsi que la façon « appropriée » de l’exprimer selon ces circonstances (neutraliser l’expression de son émotion, la masquer par une autre émotion, l’atténuer ou l’amplifier — display rules, Ekman et al., 1969). Mais la théorie des émotions de base ne formule aucune prédiction sur la contribution précise de ces normes émotionnelles. Que des processus de régulation viennent se superposer à l’apparition de l’émotion et/ou de son expression, ou que la régulation soit constitutive du processus même de génération de l’émotion et/ou de son expression, est une question qui reste en suspens (Gross, 2007). Il est donc difficile d’estimer le rôle de la régulation émotionnelle dans la question de l’expressivité émotionnelle en situation ordinaire. À ce jour, les connaissances sur quelques mimiques faciales emblématiques d’émotions dites de base sont nombreuses, au contraire de celles sur la production et sur la perception des émotions faciales en situation ordinaire. Par conséquent, il est impératif de poursuivre les observations rigoureuses et systématiques de l’activité du visage — et de sa perception — dans différents contextes émotionnels de la vie quotidienne, ce avec des paradigmes expérimentaux nouveaux dont certains sont restent à inventer ; car l’état de nos connaissances scientifiques sur l’expressivité émotionnelle ordinaire n’est finalement pas aussi avancé qu’on se le figure puisque la science est actuellement incapable de prédire quand, comment et pourquoi, le comportement facial reflète l' état émotionnel d'une personne.

 

Références

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