Pourquoi les révolutions sont-elles si rares ? La justification du système comme principe explicatif de la légitimation des inégalités.

En janvier, Oxfam révélait que 5 milliardaires français possèdent plus que les 40% les plus pauvres de la population. En 2021, entre 2 et 4 millions de français ont bénéficié de l’aide alimentaire (Insee, 2022). La crise sanitaire a accentué la précarité des plus défavorisés pendant que, dans le même temps, Bernard Arnault voyait sa fortune doubler (soit une augmentation de plus de 96 milliards d’euros ; Oxfam, 2022). Dans le domaine de la recherche de logement, un candidat perçu comme étant d’origine maghrébine a un tiers de chance en moins d’obtenir une réponse à sa demande de visite (Bunel et coll., 2017). Force est de constater que l’existence d’inégalités ne déclenche pas ou peu de résistance systématique. Alors, comment expliquer que, dans des systèmes pourtant inégalitaires, les révolutions soient aussi rares ?

Nous sommes motivés à percevoir le monde comme juste, justifiable et justifié

En réponse à la question « pourquoi les révolutions sont si rares ? », deux chercheurs en psychologie sociale ont proposé la théorie de la justification du système (Jost & Banaji, 1994). À l’origine de cette théorie se trouve une réflexion sur l’une des fonctions sociales des stéréotypes. En effet, les stéréotypes permettraient, en plus de pouvoir catégoriser son environnement et donc de simplifier la compréhension du monde social (voir Bodenhausen et coll. 2012), de présenter la hiérarchie sociale comme la résultante des différentes capacités et traits de personnalité des membres de groupes sociaux. Ainsi, la réussite des uns et les échecs des autres seraient expliqués et justifiés par leurs dispositions individuelles associées à leur groupe d’appartenance. Par exemple, les demandeurs d’emploi seraient stéréotypiquement plus fainéants que les personnes occupant un emploi et cela serait l’une des raisons pour lesquelles ils ne retrouveraient pas de travail (Bourguignon & Herman, 2007 ; pour plus de détails sur les stéréotypes, voir Louvet et coll., ce numéro). De manière générale, les gens donneraient un sens aux différences de statuts entre les groupes en attribuant à eux-mêmes et aux autres des caractéristiques en accord avec les positions occupées dans la hiérarchie sociale. 

Plus encore, un même groupe peut être caractérisé par des stéréotypes négatifs et positifs, c’est ce qu’on appelle les « stéréotypes complémentaires » (ou compensatoires). Par exemple, il est possible de décrire les femmes comme ayant peu de compétences de leadership (stéréotype négatif), mais comme présentant par ailleurs de fortes compétences relationnelles (stéréotype positif, Bonnot et coll., 2012). Cette complémentarité participe à la perception d’un monde juste puisqu’elle donne l’illusion que chaque groupe possède à la fois des attributs positifs et négatifs. De par ces deux aspects, les stéréotypes auraient donc, en partie, une fonction de justification du système

Le concept de «  justification du système » fait référence au processus psychologique par lequel divers éléments du statu quo, dont les arrangements sociaux existants, sont légitimés et justifiés « juste parce qu’ils existent » (Jost & Banaji, 1994). La théorie de la justification du système propose en effet que les personnes peuvent être motivées à justifier le statu quo (le système), c’est-à-dire à percevoir l’ordre social comme bon, juste et légitime. À cet égard, des chercheurs ont mis en évidence que l’état actuel d’une situation (« ce qui est ») peut être reconstruit comme étant l’état des choses désiré (« ce qui devrait être » ; Kay et coll., 2009). Par exemple, Garcia-Sanchez et collaborateurs (2018) ont étudié, au sein de 41 pays, la relation entre le niveau des inégalités économiques perçu par les participants et le niveau d’inégalités économiques « idéal ». Les résultats montrent que le niveau d’inégalités souhaité par les personnes est dépendant de leur perception des inégalités au sein de leur pays. En d’autres termes, les inégalités économiques perçues seraient utilisées comme « point de référence » pour déterminer le niveau idéal d’inégalité. En moyenne, à chaque fois que les inégalités perçues augmentent de 10%, le niveau idéal d’inégalité augmente de près de 5%. La force de cette relation entre les niveaux d’inégalités économiques perçues et d’inégalités économiques « idéales » dépend en outre de l’adhésion aux croyances méritocratiques. Ces croyances renvoient à l’idée que les récompenses sociales (par exemple la richesse, le pouvoir, le prestige) sont fonction des efforts et des habilités de chacun (Butera et coll., 2020). Cette croyance est centrale dans la légitimation des inégalités car, comme pour les stéréotypes, elle permet d’expliquer la hiérarchie sociale par les caractéristiques des personnes : par exemple, expliquer le salaire bas d’un ouvrier par son manque de qualification est une explication méritocratique. Ce qui arrive aux personnes est fonction de ce qu’elles ont fait (ou pas) au préalable. Notons que la relation inégalités perçues-idéales est plus forte chez les personnes qui adhèrent à la méritocratie, mais également chez les personnes qui vivent dans des pays où les croyances méritocratiques sont dominantes. Autrement dit, même si les personnes elles-mêmes n’adhérent pas nécessairement à ces croyances, le contexte idéologique dans lequel elles vivent influence leurs jugements sur les inégalités (Garcia-Sanchez et coll., 2018). 

 

Quel intérêt avons-nous à justifier le système ? 

Ce mécanisme de transformation de « ce qui est » en « ce qui devrait être » présente des avantages non négligeables au plan individuel. Puisqu’elle permet l’adaptation à des circonstances qui auraient pu être perçues comme injustes (par exemple les inégalités économiques ou la discrimination), la justification du système est associée au bien-être psychologique (Vargas-Salfate et coll., 2018) et à la perception de mener une « vie satisfaisante » (Osborne & Sibley, 2013). C’est ce que l’on appelle la « fonction palliative » de la justification du système : cette dernière représenterait une stratégie d’adaptation permettant aux personnes de composer avec une situation désagréable (comme des inégalités non justifiées) et donc, rétroactivement, de se sentir mieux dans ladite situation.

Notons qu’un certain nombre de contextes favorisent la justification du système. A ce titre, plus un système est menacé, par exemple par des propos qui rendent visibles ses lacunes, plus il serait justifié (Kay et coll., 2009). La perception d’une dépendance vis-à-vis du système favoriserait également la justification du système, parce que la personne n’a alors pas d’autres choix que de s’en remettre au système duquel elle est dépendante. (Kay et coll., 2009). De même, plus le système est perçu comme stable, c’est-à-dire durable, non modifiable ou inéluctable, plus les stratégies de justification du système sont mobilisées (Johnson & Fujita, 2012 ; Kay et coll., 2009). Notons, au-delà de ces effets contextuels, que tout le monde n’a pas la même motivation à justifier le système (Hennes et al., 2012).

Le fait de percevoir le système comme étant juste peut avoir comme conséquence que les personnes se mobilisent peu (voire pas) pour le modifier. En effet, il semble peu probable que les citoyens agissent pour faire advenir un changement dans un système perçu comme déjà équitable. De fait, si la justification du système peut être bénéfique à l’échelle individuelle, elle saccompagne de coûts sociaux importants. A ce titre, les recherches montrent que la justification du système diminue lindignation (Wakslak et coll., 2007) ainsi que la colère ressentie face aux injustices (Jost et coll., 2012). Globalement, elle semble décroître lengagement au sein de mouvements collectifs (par exemple des manifestations) visant à modifier l’état des choses (Girerd & Bonnot, 2020 ; Girerd et coll., 2020 ; Osborne et coll., 2018).

Dans l’étude de Wakslak et coll. (2007), les chercheurs ont fait lire à la moitié des participants trois déclarations personnelles décrivant des cas de réussite personnelle extraordinaire où le travail acharné a mené au succès (condition de justification du système élevé) versus trois déclarations relatant des cas de souffrance (condition de justification du système faible). Cette manipulation a permis de rendre plus ou moins saillant, chez les participants, le caractère juste ou injuste du système existant. Parmi les différentes émotions mesurées, les participants en condition de justification du système élevé ont rapporté moins d’indignation que les participants en condition de justification du système faible.Dans l’étude de Wakslak et coll. (2007), les chercheurs ont fait lire à la moitié des participants trois déclarations personnelles décrivant des cas de réussite personnelle extraordinaire où le travail acharné a mené au succès (condition de justification du système élevé) versus trois déclarations relatant des cas de souffrance (condition de justification du système faible). Cette manipulation a permis de rendre plus ou moins saillant, chez les participants, le caractère juste ou injuste du système existant. Parmi les différentes émotions mesurées, les participants en condition de justification du système élevé ont rapporté moins d’indignation que les participants en condition de justification du système faible.

 

L’idéologie dominante, fournisseur officiel de justification du système : le cas de l’idéologie néolibérale 

Il existe plusieurs stratégies pouvant mener à justifier le système. Nous avons déjà mentionné le recours aux stéréotypes ou aux croyances méritocratiques. Généralement, le mécanisme commun à la justification d’un arrangement structurel inégalitaire réside dans la manière d’expliquer les évènements (voir la notion d’«  attribution causale »). Par exemple, il est possible d’expliquer le fait que Pierre soit au chômage par l’existence d’un chômage de masse. Dans cette explication, c’est l’organisation du travail au niveau national qui est à l’origine (qui est la cause) de cette situation. Il est également possible d’expliquer cette situation en faisant appel aux caractéristiques personnelles de Pierre, comme son exigence sur le salaire demandé ou son stress dans les situations d’entretien. Dans ce cas-là, c’est Pierre qui est responsable (est la cause) de sa situation. Si Pierre est responsable de sa situation, alors l’organisation sociale n’est pas mise en cause et est donc préservée. A ce titre, des recherches ont montré que la pauvreté est généralement perçue par les populations européennes comme la conséquence de caractéristiques individuelles (vs. structurelles ; da Costa & Dias, 2015), prémunissant ainsi les politiques publiques de redistributions d’éventuelles critiques. Pour expliquer cette lecture causale majoritaire de la pauvreté, il nous faut comprendre la manière dont nos représentations du monde sont influencées, guidées, par des systèmes idéologiques. 

Une idéologie peut être définie comme un ensemble de croyances, d’opinions et des valeurs largement partagées. Elle fonctionne comme un moyen d’interpréter le monde, mais aussi comme un « idéal », c’est-à-dire qu’elle propose une conception du monde « tel qu’il devrait être » (Girerd et coll., 2020). En fournissant aux personnes une sorte de grille de lecture du fonctionnement du monde, l’idéologie, lorsqu’elle est dominante, met à disposition des outils de justification du système

Dans le cas des sociétés occidentales, l’idéologie dominante est appelée idéologie néolibérale. On peut définir l’idéologie néolibérale comme une conception du monde et de l’être humain, où un système compétitif est la seule organisation pouvant aboutir à une répartition méritocratique des attributs sociaux valorisés (par exemple, la richesse ou le pouvoir ; Butera et coll., 2020). Les individus sont ainsi appelés à se démarquer via leurs habilités et leur travail. Ils sont considérés comme des êtres uniques, autonomes, libres, responsables et autodéterminés. Il s’agit donc, pour les personnes, de travailler sur elles-mêmes, de s’auto-gérer et de s’améliorer en continu (Girerd et coll., 2021). En somme, il s’agit de « devenir la meilleure version de soi-même ». Dans cette idéologie, le contexte dans lequel évolue une personne donnée est peu pris en compte. Autrement dit, dans la conception néolibérale, l’être humain est détaché de ses conditions d’existences matérielles, historiques et sociales. Par conséquent, tous les événements auxquels il est confronté sont généralement attribués à lui-même : il est responsable de ce qu’il fait, mais aussi de ce qui lui arrive. Ainsi, dans les sociétés néolibérales, se présenter comme étant au contrôle de soi et de sa vie constituerait une caractéristique positive centrale de lidentité (Joffe & Staerklé, 2007).

Dans ce cadre idéologique, nous apprenons à produire des explications (c’est-à-dire des attributions causales) qui mettent en cause les personnes, leurs personnalités et leurs actions. Ces attributions sont valorisées, de telle sorte qu’elles constituent une norme sociale (appelée norme d’internalité) : je serai jugée plus positivement par les autres si je me positionne comme étant à l’origine de ce qui m’arrive plutôt qu’en invoquant des facteurs externes (par exemple, la chance ; Dubois, 2009). Dès lors, l’internalité peut être considérée comme un « outil idéologique » qui préserve le statu quo (Dubois, 2009 ; Girerd et coll., 2021), car à nouveau, en attribuant aux personnes la responsabilité de ce qui leur arrive, les arrangements structurels (par exemple, les institutions) sont préservés de toute remise en cause.  

Ces attributions tendent à produire une « individualisation des problèmes collectifs » (Comby, 2014), c’est-à-dire que l’origine des problèmes structurels (la santé publique, le chômage, la criminalité, les discriminations ou les problèmes environnementaux) est déplacée sur l’individu. Ainsi, des phénomènes structurels comme le racisme ou le sexisme peuvent être considérés comme du fait d’individus peu ou mal éduqués et les inégalités de classes peuvent être expliquées par l’égoïsme de certains qui « ne veulent pas partager » (Girerd et coll., 2021). Dans le cas des inégalités de genre, il n’est pas rare d’entendre des discours incitant les femmes à surmonter leurs « barrières internes » (comme une faible confiance en soi ou un manque d’ambition), incitations donnant à penser que les femmes sont à la fois la source des, et la solution aux inégalités de genre (Kim et coll., 2018). L’individualisation des problèmes collectifs engendrerait une dépolitisation du débat public (Comby, 2014), puisqu’il s’agirait non plus de réfléchir à l’organisation du vivre-ensemble, mais de « manager » des individus de manière à modifier les comportements individuels, favorisant donc le maintien du statu quo. 

 

Sortir du fatalisme de Maggie : « there are plenty of alternatives » ! [1] 

En résumé, les personnes peuvent avoir besoin de considérer le système dans lequel elles évoluent comme légitime et juste, et les idéologies leur fourniraient des grilles de lecture du monde permettant de satisfaire ce besoin. Le tableau dressé jusqu’alors donne à penser que tous les systèmes, aussi inégalitaires soient-ils, se maintiennent. Après tout, l’histoire de l’humanité fournit plus d’exemples de soumission que de révoltes (Jost et coll., 2012). Il n’en reste pas moins que des rébellions et des révolutions peuvent advenir. Cela implique l’existence de conditions dans lesquelles les personnes ne cherchent pas à justifier le système, mais au contraire le remettent en cause et s’engagent pour le modifier. Nous l’avons dit, la justification du système semble constituer une stratégie d’adaptation face à une réalité perçue comme stable. Cependant, lorsque cette réalité apparaît modifiable, le besoin de justifier le système diminue. À titre d’exemple, Johnson et Fujita (2012) ont démontré que les participants (dans ce cas-ci, des étudiants) acceptent davantage de recevoir une critique négative à propos de leur structure sociale (leur université) lorsqu’ils ont été informés, au préalable, que l’organisation de cette structure pouvait être modifiée. Ces chercheurs concluent que « la perception de possibilité de changement d’un système est un facteur clé » (Johnson & Fujita, 2012, p.138). Ainsi, la remise en question du statu quopourrait être facilitée par l’illustration de la malléabilité du système, par exemple en mettant en avant les alternatives comme de réelles possibilités relevant « simplement » d’un choix collectif. 

 

Notes de fin de document

[1] “Il y a plein d’alternatives” en référence à la célèbre phrase de Margaret Thatcher.

 

Références 

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