Nos prises de position environnementales : une question d’inégalités sociales ?

Plusieurs théories suggèrent que les mêmes processus psychologiques et idéologiques participent, à la fois, à la légitimation des inégalités sociales et à celle des dégradations environnementales. Nos prises de position envers les problèmes environnementaux seraient-elles le reflet indirect de notre rapport aux inégalités sociales ?

Lors des nombreuses manifestations pour le climat qui ont émaillé l’actualité ces dernières années, un slogan liant questions environnementales et sociales est régulièrement apparu : « Fin du monde, fin du mois, même combat ». Historiquement, le lien entre problèmes environnementaux et inégalités sociales est ancien. Depuis l’expansion d’un capitalisme marchand au XVIIe siècle, le développement économique des pays industrialisés du Nord a fortement contribué aux dégradations environnementales par le biais d’une exploitation massive des ressources naturelles de pays du Sud (Bonneuil & Fressoz, 2016). Or, les systèmes socio-économiques ayant permis ce développement ont aussi conduit à une accumulation inégalitaire des richesses aussi bien entre ces pays qu’en leur sein même. Ainsi, ce sont les acteurs les moins responsables de ces dégradations environnementales et qui en bénéficièrent le moins économiquement qui furent, et sont toujours, les plus vulnérables à leurs conséquences (Chancel et coll., 2022). De nos jours, ces inégalités ont toujours des implications écologiques directes puisque, de par leurs modes de vie, les 0,54 % les plus riches de la planète émettent plus que les 50 % les plus pauvres (Otto et coll., 2019). Et au sein d’un même pays, le revenu d’un foyer demeure le meilleur prédicteur de son impact environnemental (Dozzi & Wallenborn, 2007). 

Partant du constat que ce sont les mêmes systèmes socio-économiques qui sont simultanément à l’origine des inégalités sociales et des dégradations environnementales, plusieurs approches théoriques en psychologie sociale avancent que les mêmes processus psychologiques et idéologiques seraient impliqués dans le soutien exprimé par certains individus pour ces systèmes (Feygina, 2013). Par conséquent, les attitudes et les comportements des individus vis-à-vis des problèmes environnementaux seraient alors liés à leurs attitudes vis-à-vis des inégalités sociales. Comme nous allons le voir, pour la Théorie de la Dominance Sociale (Sidanius & Pratto, 1999) nos prises de position environnementales seraient guidées par une volonté de préserver et d’accentuer les inégalités. Pour la Théorie de la Justification du Système (Jost & Banaji, 1994), ces prises de position découleraient d’une motivation à préserver le statu quo, impliquant de légitimer les inégalités qui traversent nos sociétés.

Nos prises de position environnementales : un moyen d’accentuer les inégalités ?

La Théorie de la Dominance Sociale (TDS) postule que « les sociétés humaines tendent à s’organiser en hiérarchies sociales dans lesquelles au moins un groupe jouit d’un statut social et d’un pouvoir supérieurs à ceux des autres groupes » (Pratto et coll., 2006, pp. 271-272). Elle cherche alors à identifier les processus qui produisent et maintiennent ces rapports de domination – et donc la hiérarchisation de la société – en mobilisant plusieurs niveaux d’analyse, dont des niveaux structurels (historique, contextuel, institutionnel) et psychologiques (Sidanius et coll., 2004).

La théorie de la dominance sociale pose que les sociétés sont caractérisées par une hiérarchie sociale composée de groupes dominants et de groupes dominés. Cette hiérarchie est maintenue par des processus psychologiques, historiques, contextuels ou encore institutionnels. Images des groupes par Hea Poh Lin de Noun ProjectLa théorie de la dominance sociale pose que les sociétés sont caractérisées par une hiérarchie sociale composée de groupes dominants et de groupes dominés. Cette hiérarchie est maintenue par des processus psychologiques, historiques, contextuels ou encore institutionnels. Images des groupes par Hea Poh Lin de Noun Project

Au niveau psychologique, la TDS suppose l’existence d’une « prédisposition » humaine à former des sociétés hiérarchisées. En effet, c’est parce que de telles sociétés auraient offert par le passé un avantage évolutif aux groupements humains (en termes de facilitation de la répartition des ressources, de réduction des conflits et de survie des sociétés), qu’une prédisposition favorisant ce type d’organisation sociale se serait transmise au fil de l’évolution (Pratto et coll., 1994). Ainsi, cette prédisposition se manifesterait chez certains individus par un ensemble d’attitudes favorables envers les relations hiérarchiques et la domination par certains groupes sociaux, que l’on nomme : Orientation à la Dominance Sociale (ODS) (Duarte et coll., 2004). Toutefois, l’existence supposée d’une telle prédisposition ne signifie pas que tous les individus tendent à souhaiter une société hiérarchisée en toutes circonstances. En réalité, les travaux mobilisant la TDS ont montré que l’expression de l’ODS dépendait surtout de facteurs individuels et contextuels (Pratto et coll., 2006). Notamment, les individus expriment généralement une ODS plus forte lorsque : ils appartiennent à un groupe de haut statut social, ils sont de sexe masculin, ils sont peu empathiques ou altruistes (Pratto et coll., 1994). En outre, la TDS met l’accent sur le rôle prépondérant des institutions dans le maintien d’une hiérarchie sociale. D’une part, car elles permettent à grande échelle une répartition inégalitaire – ou non – des ressources (matérielles et symboliques) (Sidanius et coll., 2004). D’autre part, car la socialisation des individus dans des institutions qui ont pour effet d’accentuer la hiérarchisation sociale de la société va renforcer leur ODS (et inversement pour les institutions qui tendent à atténuer la hiérarchisation) (Sidanius et coll., 1994). 

Les travaux ont montré que l’expression d’une forte ODS était liée à l’adhésion à un ensemble de « mythes légitimateurs » ; c’est-à-dire des idéologies, attitudes, valeurs, croyances ou stéréotypes qui permettent d’apporter une justification à l’existence d’inégalités sociales (Sidanius & Pratto, 1993). En outre, une forte ODS se traduit aussi par un soutien accru pour des mesures politiques favorisant une répartition inégalitaire des ressources entre les groupes qui composent la société (Pratto et coll., 1998). Ainsi, plus les individus expriment une ODS élevée, plus ils rejettent les politiques visant à réduire les inégalités sociales (par ex., programmes sociaux, droits des femmes, etc.). Mais l’ODS n’explique pas uniquement les prises de position à l’égard de mesures relatives aux inégalités sociales, elle rend également compte de celles qui touchent aux questions environnementales.

D’autres travaux ont effectivement révélé que plus les individus exprimaient une ODS élevée, plus ils rejetaient les politiques environnementales (Pratto et coll., 1994). Cette relation a notamment été expliquée par l’hypothèse dite du « renforcement de la hiérarchie » (Milfont & Sibley, 2014). Selon cette dernière, les individus manifestant une forte ODS sont davantage motivés à défendre des modes non-soutenables d’exploitation de la nature qui permettent une distribution inégalitaire des richesses, et donc le maintien d’une société hiérarchisée. Défendre ces structures sociales inégalitaires pourrait leur permettre de maintenir une position de pouvoir élevée. Ainsi, Milfont et Sibley (2014) ont montré, lors d’une expérimentation, que les participants présentant une ODS élevée étaient plus prompts à soutenir un projet de minage de minéraux rares lorsque ce dernier était présenté comme favorisant une redistribution inégalitaire des ressources, plutôt que comme permettant une redistribution égalitaire aux membres de la communauté locale.

Par ailleurs, des travaux ont révélé que l’ODS ne prédisait pas seulement les prises de position des individus vis-à-vis des politiques environnementales. Il a été montré également que plus les individus exprimaient une ODS élevée, moins ils croyaient en l’existence du changement climatique (Jylhä & Akrami, 2015), moins ils étaient préoccupés par les problèmes environnementaux (Milfont et coll., 2013) et moins ils réalisaient de comportements pro-environnementaux (Milfont et coll., 2018). Les auteurs ont alors proposé une hypothèse supplémentaire pour expliquer ces liens. La dominance sociale consistant à trouver désirable l’existence d’une hiérarchie entre les différents groupes sociaux humains, elle amènerait aussi à trouver désirable l’existence d’une hiérarchie entre les humains et le reste du monde naturel (Milfont et coll., 2013). En ce sens, il a été montré que les individus ayant une ODS élevée adhéraient davantage à des croyances spécistes justifiant la domination des humains sur les animaux (Dhont et coll., 2016). Cela se traduisait notamment par un plus grand soutien envers l’exploitation des animaux, la perception du végétarisme comme une menace et une plus grande consommation de viande (Dhont et coll., 2016).

Nos prises de position environnementales : un moyen de maintenir le statu quo ?

La Théorie de la Justification du Système (TJS) postule quant à elle l’existence chez les individus d’une motivation à défendre, légitimer et maintenir une vision positive des systèmes dans lesquels ils évoluent, même lorsque ces derniers sont injustes, illégitimes ou défectueux (Jost, 2019). Le terme de «  système » désigne ici « tout arrangements sociaux, économiques ou politiques dans lesquels de multiples individus (et/ou groupes) sont insérés – allant de systèmes à petite échelle tels que la famille nucléaire, à des systèmes à grande échelle comme l’Etat-nation ou l’économie capitaliste. » (van der Toorn & Jost, 2014, pp. 413-414). Cette motivation à la justification du système répondrait à des besoins humains fondamentaux d’ordre existentiel (se sentir en sécurité), épistémique (quête de sens) et relationnels (besoin d’affiliation) (Jost & Hunyady, 2005). Pour les individus, justifier le système pourrait donc avoir une fonction palliative sur le court terme (Jost & Hunyady, 2003). 

Toutefois, l’existence de cette motivation ne signifie pas non plus que l’ensemble des individus justifieraient en toutes circonstances le système. En effet, celle-ci dépendrait de facteurs individuels et situationnels. Au niveau contextuel, par exemple, des expériences ont montré que les individus justifiaient davantage le système lorsque : celui-ci était menacé, qu’il était impossible de s’en extraire, ou que l’on en était dépendant (Jost, 2019). De manière générale, la motivation à la justification du système se traduirait dans ces circonstances par une tendance à légitimer, à défendre, et à trouver désirable, le maintien du statu quo. Elle amène notamment les individus à adhérer à des croyances idéologiques justifiant, légitimant et naturalisant les inégalités sociales existantes. Il a par exemple été montré que lorsque le système était menacé expérimentalement, en exposant les participants à des textes décrivant une dégradation du système, ces derniers avaient par la suite davantage tendance à adhérer à des stéréotypes permettant de justifier les différences de statut social entre les groupes sociaux (Jost et coll., 2005). La TJS éclaire donc les processus conduisant les individus à défendre et à légitimer les inégalités sociales engendrées par les systèmes socio-économiques en place. Mais elle a également été mobilisée pour comprendre la légitimation des dégradations environnementales engendrées par ces mêmes systèmes.

Pour les tenants de la TJS, les problèmes environnementaux résultent du fonctionnement de nos systèmes socio-économiques, notamment des modes de production et de consommation associés au capitalisme (Feygina et coll., 2010 ; Wong-Parodi & Feygina, 2020). Reconnaitre l’existence de ces problèmes conduirait donc nécessairement à la remise en question de ces systèmes. Ainsi, admettre qu’il existe des dégradations environnementales, et engager des actions visant à les endiguer, entrerait en opposition avec la motivation à la justification du système. Les travaux de Feygina et collaborateurs (2010) corroborent cette hypothèse. Ils ont pu montrer que la tendance à la justification du système était bien liée à un plus fort déni environnemental, ainsi qu’à une moindre réalisation de comportements pro-environnementaux. Hennes et collaborateurs (2016) ont clarifié cette relation entre justification du système et déni. Ils ont observé que le déni environnemental découlait plus précisément d’une motivation à défendre le système économique, et à trouver légitimes, naturelles et immuables, les inégalités sociales qu’il engendre. De plus, ils ont clarifié les processus psychologiques participant au déni. Lorsque les individus justifiaient le système économique, ceux-ci avaient un traitement biaisé des informations scientifiques expliquant l’existence du changement climatique, les amenant à en retenir moins et à les juger moins sérieuses. Par ailleurs, ils ont pu démontrer que ce biais de traitement était motivé par une volonté de défendre le système économique. En effet, lorsque les expérimentateurs faisaient écouter aux participants une émission de radio expliquant que le pays allait connaître une récession économique, ces derniers retenaient par la suite moins les informations scientifiques sur le changement climatique et déniaient donc davantage son existence. A l’inverse, lorsque les participants écoutaient au préalable une émission qui décrivait une reprise de l’économie, ils se souvenaient alors davantage des informations scientifiques et exprimaient un moindre déni.

Dans l’étude de Hennes et collaborateurs (2016), les participants écoutaient un podcast expliquant que la récession aux Etats-Unis n’est pas terminée, ou qu’elle est terminée, ou ils n’écoutaient pas de podcast. Ces derniers visionnaient ensuite un reportage de 6 minutes de la NASA présentant les preuves du changement climatique anthropique. Sans qu’ils aient été au préalable prévenus, les participants devaient rappeler les informations présentées dans le reportage vidéo, puis reportaient leurs croyances quant au changement climatique et remplissaient une échelle de justification économique du système. Images de la radio et de la TV par Vector Portal de The Noun ProjectDans l’étude de Hennes et collaborateurs (2016), les participants écoutaient un podcast expliquant que la récession aux Etats-Unis n’est pas terminée, ou qu’elle est terminée, ou ils n’écoutaient pas de podcast. Ces derniers visionnaient ensuite un reportage de 6 minutes de la NASA présentant les preuves du changement climatique anthropique. Sans qu’ils aient été au préalable prévenus, les participants devaient rappeler les informations présentées dans le reportage vidéo, puis reportaient leurs croyances quant au changement climatique et remplissaient une échelle de justification économique du système. Images de la radio et de la TV par Vector Portal de The Noun Project

Pour conclure : volonté d’accroître les inégalités sociales ou seulement de maintenir le statu quo ?

Comme nous venons de le voir, la TJS comme la TDS ont démontré que les attitudes, croyances, et comportements pro-environnementaux des individus étaient liés à la légitimation d’une organisation inégalitaire de la société. Si les deux théories s’accordent sur cette observation, elles reposent toutefois sur des postulats contrastés, chacune ayant des implications très différentes. 

Pour la TDS, ces prises de position environnementales découlent d’une volonté d’accroître, de justifier et de maintenir précisément ces inégalités sociales et une domination humaine du monde naturel. La TJS, pour sa part, considère que les individus sont motivés à défendre et à légitimer l’ordre social actuel, notamment lorsque celui-ci semble menacé. Or, comme nos sociétés génèrent des inégalités sociales et des destructions environnementales, les individus sont donc motivés à défendre et à justifier cet état de fait pour des raisons palliatives. Toutefois, si nous vivions dans des sociétés égalitaires et respectueuses de l’environnement, la théorie prévoit que les individus défendraient alors ce système avec autant de vigueur. Ainsi, et contrairement à ce qui est avancé au sein de la TDS, ce ne sont pas spécifiquement les inégalités sociales ou un rapport asymétrique avec la nature que les individus souhaiteraient maintenir, mais seulement le statu quo. L’égalité sociale et la préservation de l’environnement pourraient, à terme, constituer le nouveau statu quo.

Nous ne jugerons pas ici laquelle de ces explications serait la plus adéquate, la littérature scientifique n’ayant pas encore, à notre connaissance, départagé ces deux propositions. Toutefois, nous pouvons souligner le fait que les deux théories convergent sur le rôle primordial des contextes sociaux. Que ce soit parce que les institutions favorisent l’orientation à la dominance sociale et une répartition inégalitaire des ressources dans le cadre de la TDS, ou parce que nos systèmes placent les individus dans des situations qui les amènent à rationaliser le statu quo dans le cadre de la TJS. Les deux théories s’accordent alors sur un constat essentiel : ériger une société plus égalitaire et écologique exigerait en premier lieu de modifier nos systèmes socio-économiques et nos institutions.

Références

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