Terrorisme, islamisme et radicalisation : des clefs scientifiques pour l’action politique

Le terrorisme islamiste est-il lié à l’islam en tant que religion ? L’islamisme peut-il être combattu en interdisant le voile dans l’espace public ? Répondre à ces questions ne relève pas de l’opinion personnelle ou de la préférence politique mais d’une analyse objective que la recherche scientifique peut offrir. De nombreux travaux réalisés en sciences sociales et comportementales ont pu établir certains faits concernant le terrorisme. Tout comme pour la lutte contre le cancer, le réchauffement climatique ou contre l'insécurité routière, considérer ces travaux permettraient de mener une politique efficace de lutte contre le terrorisme.

 

A chaque nouvel attentat, le débat public a vu ressurgir des thèmes désormais typiques du discours public post-attentat. Laïcité, Islam, religion, immigration, voile, République. Les recherches en sciences comportementales ont en effet observé que les effets des attentats dépassent le seul bilan de victimes directes. L’anxiété induite par le contexte des attentats stimule une demande d’ordre et de protection au sein de la population, ce qui profite souvent aux partis conservateurs lors d’élections subséquentes (Getmansky & Zeitzoff, 2014 ; Kibris, 2011). De même, la colère en réaction aux attentats de Paris en Novembre 2015 était un prédicteur robuste des intentions de vote pour le Rassemblement National au second tour des élections présidentielles de 2017 (Vasilopoulos et al., 2019). Mais, après l’émotion, il convient d’examiner scientifiquement les questions subsistant dans le débat public.

Comprendre pour agir

Avant de pouvoir envisager des actions permettant de lutter efficacement contre le terrorisme, il faut d’abord avoir une vision objective du phénomène. Le terrorisme est avant tout une tactique militaire, une forme de guérilla pratiquée par des groupes armés dans le but d’obtenir des effets politiques (Orehek, & Vazeou‐Nieuwenhuis, 2014). Ainsi, le terrorisme peut être considéré comme une forme très extrême d’action collective, et en partage même certain des déterminants (ex : perceptions d’injustice, sentiment d’appartenance au groupe, voir Tausch et al., 2011). D’après les dernières données en date, des dizaines d’organisations terroristes ont été responsables en 2018 de la mort de 15 952 personnes et de 33 milliards de dollars de dommages (terrorisme islamiste en tête). Les pays les plus touchés sont, pour l’essentiel, de religion majoritaire musulmane. Plus de 87% des victimes dans le monde sont concentrées dans dix pays non occidentaux (START, 2019). 

Afin de mener leurs actions, les organisations terroristes doivent pouvoir recruter des combattants prêts à se dévouer pour une cause, jusqu’à parfois être capables de sacrifier leur propre vie. Ceci ne se fait pas instantanément. Le passage d’une attitude favorable envers une cause à la légitimation puis l’usage de la violence pour défendre cette cause est un processus qui obéit à des principes psychologiques généraux, appelé radicalisation. A ce jour, le modèle le plus abouti des processus de radicalisation est celui des 3 N, ou Need (motivation), Narrative (discours), Network (réseau). Synthétisant près de quarante années de recherche, le modèle des 3 N est validé par une multitude d’études expérimentales et de terrain sur de nombreux groupes extrémistes armés dans le monde (Kruglanski et al., 2019). 

Ces études montrent que la probabilité qu’un individu rejoigne un groupe radical dépend de sa motivation à se sentir respecté, valorisé et socialement utile (Need). Cette motivation augmente proportionnellement à l’exposition de l’individu a des situations d’échec, de chômage, de rejet, de solitude et/ou de discrimination (par ex., Pfundmair, 2019). La radicalisation est aussi fonction de l’exposition à des discours légitimant la violence (Narrative) et de l’insertion des individus dans des groupes sociaux qui valorisent l’action violente (Network), renforcées toutes deux par le Need. Ces facteurs se combinent pour produire de la radicalisation, et ce indépendamment du type d'idéologie en jeu, tant que celle-ci incite aux comportements violents (Bélanger et al., 2019). Par exemple, la combinaison d’un sentiment viscéral d’appartenance à un collectif (ou ‘fusion’ avec le groupe) et d’une adhésion à des valeurs ‘sacralisées’ (c-à-d., non-négociables), est un prédicteur clé des intentions d’actes violents et de sacrifice au nom d’une cause parmi des membres de groupes militaires et extrémistes variés (voir Atran et al., 2014).

Les terroristes ne sont, par ailleurs, pas plus atteints de troubles psychiatriques que la population générale. Au contraire, les organisations terroristes écartent généralement les personnes ‘instables’ durant leur processus de recrutement (pour des raisons logistiques évidentes, Arciszewski et al., 2009). Si certaines personnes atteintes de troubles psychiatriques ont pu commettre des attentats au nom d’organisations comme l’EI (État Islamique), ces actes ont en général été ‘récupérés’ a posteriori et il y a fort à parier que ces personnes auraient pu commettre des actes d’une violence similaire en l’absence de cette organisation (avec un référentiel différent). Preuve en est, il est possible d’augmenter temporairement le soutien tacite envers l’EI parmi des étudiants français ‘lambda’. Pour cela, il suffit de leur demander de se rappeler une fois où des proches les ont rejetés (ce qui augmente donc leur Need; Adam-Troian et al, 2019). 

Cette brève revue de la littérature nous permet d’établir l’existence d’un certain nombre de faits concernant le terrorisme. Premièrement, le terrorisme ne dépend pas d’une religion ou d’une idéologie spécifique, bien que sa forme ‘islamiste’ soit la plus prévalente à l’heure actuelle. Cet islamisme est-il lié à l’islam ? En ligne avec les 3 N, l’islam n’est vecteur de risque terroriste que lorsque son contenu justifie la violence et place la sharia (loi islamique) comme valeur sacrée transcendantale (voir Sheikh et al., 2016). Compte tenu de la diversité des courants existant dans l’islam (modérés, fondamentalistes voire même réformistes ; voire Ahmed, 1999), on ne peut pas établir de lien direct entre islam et islamisme. En fait, un niveau élevé de connaissances sur le contenu du coran est lié à des attitudes moins radicales (Fair et al. 2017). Ceci explique pourquoi la grande majorité des victimes du terrorisme islamiste est musulmane - les fondamentalistes percevant les modérés comme pratiquant un islam « impur » et « vendu aux valeurs matérialistes de l’Occident » (Vidino, 2010).

Deuxièmement, on constate l’importance du terreau psychologique et social fertile au recrutement terroriste ( 3 N), qui explique le fait que deux tiers des auteurs d’attentats islamistes en France y sont nés et y ont grandi. Ceux-ci sont majoritairement originaires de zones urbaines ségréguées, concentrant problèmes socio-économiques, difficultés scolaires, criminalité, présence de prédicateurs radicaux, absence de mixité et insalubrité. Chacun de ces facteurs alimente au moins un des 3 N de façon chronique et importante. 

Enfin, cette approche scientifique du phénomène nous permet de comprendre que les effets du terrorisme dépassent les limites du lieu immédiat d’un attentat. L'hostilité envers les étrangers suscitée par la peur et la colère de l’opinion publique (Piatkowska, & Lantz, 2021) a pour effet d’augmenter le sentiment de rejet, de honte et de colère chez les musulmans français. Ceci alimente directement le Need et les rend en retour plus sensibles aux discours de propagande des organisations terroristes (le Narrative). Ainsi, la proportion des votes pour des partis d’extrême droite en Europe est un prédicteur important de l’activité de DAESH sur les réseaux sociaux (Mitts, 2019). Cet effet est un des objectifs explicites des groupes terroristes islamistes, théorisé et expliqué dans plusieurs de leurs manuels (Atran & Hamid, 2015). Eu cet égard, la prévalence de débats mélangeant hijab, immigration, terrorisme et une version déformée de la laïcité (Baubérot, 2014) dans l’espace public ainsi que de la montée préoccupante du terrorisme d’extrême-droite dans nos pays (+320%, 77 victimes en 2019 ; START, 2019) devraient nous poser question.  

Agir efficacement 

En premier lieu, toute nouvelle politique mise en œuvre doit être testée avant d’être généralisée, comme dans le cadre de la mise sur le marché d’un nouveau traitement (Oullier, 2012). En effet, les lois n'entraînent pas systématiquement les effets comportementaux escomptés. Par exemple, une étude récente montre que la loi de 2004 sur le port de signes religieux à l'école aurait entraîné une augmentation du sentiment d’appartenance à la communauté musulmane et une diminution du nombre d'inscrits à l'université l'année suivante chez les élèves musulmanes (Abdelgadir & Fouka, 2020). Paradoxalement donc, cette loi a eu pour effet concret d’alimenter le repli et la radicalisation qu’elle se donnait pour objectif de combattre. Dans ce cas précis, l’anticipation des perceptions d’humiliation et de rejet engendrés par la loi (Need, selon les 3 N) aurait été salutaire. Il est en effet avéré que l’exposition à des évènements perçus comme stigmatisants (même à travers les médias) déclenche des dynamiques identitaires et un repli sur la communauté d’appartenance (ex : chez les musulmans français, Ameline et al., 2019). Les politiques doivent être pensées et basées sur des preuves (Ham et al., 1995), pour, en premier lieu, ne pas nuire. 

Le besoin de politiques publiques basées sur les recherches en sciences sociales et comportementales est grand. Dans le monde, 63% des groupes terroristes existant entre 1970 et 2007 ont été démantelés. Cependant, seulement 5% d’entre eux l’ont été grâce à des interventions militaires et 27% grâce à l’action des services de police et de renseignement. En comparaison, plus de 60% des démantèlements de groupes ont été obtenus grâce à des mesures visant des facteurs psychosociaux (ex : réintégration, amnistie, négociations, politiques d’apaisement ; Doosje et al., 2016). Si des moyens supplémentaires sont indéniablement requis pour les services de renseignement afin de démanteler les filières (Network) et d’appréhender les membres de groupes planifiant des attentats, cela ne saurait suffire sur le long terme. Les réponses répressives, judiciaires, et basées sur la force sont peu efficaces sur le long terme. Couper les voies d'approvisionnement idéologique (Narrative) des organisations extrémistes en France (financements occultes, lieux de rassemblement), est essentiel mais cette mesure seule ne permettra pas d’endiguer l'émergence de nouvelles organisations et les recrutements clandestins. Une approche efficace se doit de neutraliser aussi les ‘terreaux fertiles’ sur lesquels s’enracine le radicalisme. 

Une politique basée sur les preuves scientifiques viserait d’abord à prévenir les facteurs de risques ( 3 N) dans la population, pour insensibiliser durablement les citoyens vulnérables à l’attrait et à la propagande des organisations terroristes (Kruglanski et al., 2014). Cela pourrait passer par un travail de fond sur les conditions socio-économiques de certaines zones péri-urbaines (d’où proviennent la majorité des terroristes en France), pour supprimer le cumul de facteurs de risques liés aux 3 N. Même de simples mesures de rénovation et de nettoyage des bâtiments peuvent impacter la criminalité (donc le Network, via les perceptions d’ordre qu’elles engendrent ; Keizer et al., 2008). Des politiques d’intégration, telles que la promotion de la langue arabe à l’école publique (proposée par le gouvernement), pourraient avoir des effets bénéfiques sur les 3 N (fin de l’enseignement par des tiers religieux, sentiment d’appartenance nationale accru, seconde langue sur le CV ; Leslie et al., 2020). Pour faire baisser les attitudes racistes au sein de tous les groupes composant notre société, des politiques publiques visant à augmenter la mixité sociale (Pettigrew & Tropp, 2008) à l'école ou au sport (Mousa, 2020) pourraient être mises en place. Ces politiques sont peu coûteuses et peuvent être accompagnées de campagnes de promotion du vivre ensemble et d’immunisation psychologique contre les discours extrémistes basées sur des techniques de persuasion expérimentalement éprouvées (ex : Braddock, 2019 ; Bruneau et al., 2020). Des programmes de prévention de la radicalisation ont été testés en milieu scolaire et offrent une efficacité relative (Sklad et al., 2020). Le sentiment d’appartenance et l’union nationale ne se décrètent pas, elles se construisent au quotidien.

Ensuite, une série de politiques pourraient être mises en place afin de combattre l’extrémisme déjà présent sur le terrain. Des mécanismes peu coûteux peuvent être mis en place sur les réseaux sociaux pour enrayer la transmission de contenus conspirationnistes, douteux et autres “fake news” (e.g. demander à l’utilisateur de juger la crédibilité d’un contenu avant de le partager, Pennycook et al., 2020). Par ailleurs, il existe pléthore de techniques efficaces de changement d’opinion, facilement adaptables en format ‘message’ pour diffusion en masse (e.g. jouer sur le conformisme, Schultz et al., 2007). Attention cependant à la contre-propagande d'État qui ne prêche en réalité que les convaincus (Belanger et al., 2020). Aussi, il faut comprendre que les organisations terroristes offrent à leurs jeunes recrues la possibilité de vivre une vie ‘glorieuse’, de participer à un projet grandiose (p. ex, construire un califat islamique), d’obtenir un véritable statut social et leur assurent un avenir désirable. Si la République ne peut réalistement proposer ce type de projet, il est tout de même possible de récupérer des individus en fort Need au sein de groupes de service civique, de bénévolat ou humanitaires dont les tâches seraient particulièrement valorisées socialement. Effectivement, le Need va pousser à l’action violente si le groupe que rejoint l’individu à risque est violent. Rien n’empêche donc d’exploiter cette motivation à des fins constructives pour promouvoir des comportements prosociaux chez des jeunes en quête de reconnaissance et de sensations (Leander et al., 2020 ; Schumpe et al., 2018).

Finalement, des programmes pilotes doivent être menés afin de tester l’efficacité de dispositifs de déradicalisation pour les djihadistes, leurs enfants et/ou conjoints revenant de zones de conflits ou sortant de détention dans les années à venir. Si la déradicalisation est compliquée, elle n’est pas impossible pour autant, et nécessite un travail conséquent sur les 3 N. Ce type d’actions dépend aussi de l’acceptabilité de la population, qui va déterminer le niveau subséquent d’intégration sociale de l’individu, et donc sa probabilité de récidive. Il est possible d’adapter des éléments de programmes ayant fait leur preuve à l’étranger (p. ex., au Sri Lanka, Webber et al., 2018), afin d’en tester la transposabilité dans le contexte Français. 

Contre l’obscurantisme, la raison

Le manque de connaissances scientifiques accessibles à nos responsables politiques a eu un coût économique direct dans la lutte contre le terrorisme. Par exemple en France, la commission sénatoriale, chargée d'enquêter sur l'efficacité des mesures de ‘déradicalisation’ prises suite aux attentats de 2015-2016, a conclu au besoin de changer de paradigme en la matière. Ce après avoir relevé « les dérives des associations en charge de la « déradicalisation » […] des cabinets privés qui s’autoproclament spécialisés dans la formation sur la prise en charge de la radicalisation et qui reçoivent des subsides de l’État sans avoir été véritablement contrôlés au départ. » (Senat, 2017, p.83-84). La lutte contre le terrorisme passera nécessairement par l’abandon d’une approche idéologique, afin de réfléchir rationnellement à des mécanismes susceptibles ou non d’agir sur la radicalisation, et sur une politique d’évaluation systématique des dispositifs mis en place. Comme nous l’avons vu, des solutions efficaces et peu coûteuses existent, et pourraient permettre de résoudre une partie des problèmes liés au terrorisme. La prise en compte des connaissances en sciences sociales et comportementales permettrait la création de nouvelles politiques de lutte anti-terroriste en phase avec les faits scientifiques.

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