Pourquoi se croit-on si souvent plus malin que les autres ? Éléments de réponses issus de la recherche en psychologie

Pourquoi sommes-nous à ce point prompts à nous penser plus malins qu’autrui ? Dans cet article, nous proposons de nous pencher sur la tendance humaine à se croire au-dessus des autres – à se croire plus intelligent, moins manipulable, … Vous découvrirez que cette tendance est, ironiquement, partagée par la majorité !                                                                                      

                                  

La citation d’Homer Simpson, « Tout le monde est idiot, sauf moi », résume bien le fait que nous avons tous tendance à nous sentir supérieur à autrui.La citation d’Homer Simpson, « Tout le monde est idiot, sauf moi », résume bien le fait que nous avons tous tendance à nous sentir supérieur à autrui.

Les débats relatifs à l’épidémie de COVID-19 auront sans doute coupé à plus d’un l’envie de débattre sur les réseaux sociaux de ses idées – et surtout, de celles des autres. En effet, sur certains sujets, l’entreprise s’apparente davantage à une perte de temps et d’énergie qu’à un échange constructif. Quel que soit le sujet du débat – l’efficacité supposée de certains médicaments, la légitimité des règles sanitaires – il semble que nous faisons face à une situation de dénigrement mutuel : d’un côté, on se fait par exemple traiter de « mouton » pendant que de l’autre, on est taxé de « conspirationniste ». Si ce type de situations n’est bien sûr pas nouveau (on peut penser à nombre de débats politiques), le contexte actuel semble le rendre particulièrement saillant.

Sans mettre les points de vue défendus par les uns et les autres sur un pied d’égalité (sur le terrain de l’état de la connaissance scientifique, ils ne sont pour la plupart pas équivalents), on peut se demander quelle est l’origine d’une telle assurance, visiblement largement répandue, à considérer le camp adverse comme étant davantage manipulable et dans l’erreur. Symétriquement, il est également interpellant de constater à quel point la plupart des gens semble percevoir leurs propres points de vue comme frappés au coin du bon sens. Pourquoi sommes-nous donc si prompts à nous penser plus malins qu’autrui ? 

Dans cet article, nous évoquons des travaux de psychologie qui suggèrent que le sentiment d’être supérieur à autrui est en réalité largement partagé par la population. En outre, notre sentiment de supériorité serait largement indépendant de notre niveau de compétence réel. Nous abordons également les origines potentielles de ces différents biais, les limites de ce type d’approche, avant de conclure en revenant sur certains sujets de société vis-à-vis desquels ces travaux sont susceptibles de nous éclairer.

La majorité des gens pense être supérieure… à la majorité des gens !

Des études scientifiques se sont penchées sur notre sentiment (souvent illusoire) de supériorité. De nombreuses recherches ont par exemple mis en évidence l’amusant et très robuste effet « meilleur-que-la-moyenne » (« better-than-average » effect), qui peut être résumé comme suit : lorsqu’on demande à un individu de se comparer à une « personne moyenne » sur un domaine de compétence ou sur un trait donné (par exemple, l’intelligence), celle-ci aura tendance à se juger supérieure à celle-ci (Zell et coll., 2020). A l’échelle collective, cela se traduira par exemple par une population qui, dans sa majorité, a l’impression d’être plus intelligente que la moyenne. Ainsi, dans une étude de Gignac et Zajenkowski (2020), 1071 participants étatsuniens estimaient en moyenne leur propre QI à 124, alors que la moyenne réelle de l’échantillon était de 102 (ce qui est très proche de la moyenne de la population générale). Notons que cet effet ne s’observe pas juste pour l’intelligence, mais sur de nombreuses dimensions socialement désirables, qu’il s’agisse de traits de personnalité (par exemple, la gentillesse ou la sensibilité) ou d’aptitudes (par exemple, les compétences mathématiques ou verbales, Zell et coll., 2020).

Que déduire de ces résultats ? Que parmi les personnes qui pensent être au-dessus de la moyenne sur une compétence donnée, certaines le sont effectivement ; d’autres pensent l’être alors qu’ils sont dans la moyenne ; enfin, certaines pensent l’être alors qu’elles sont en réalité en dessous de la moyenne. Difficile à ce stade de ne pas mentionner les célébrissimes travaux de Kruger et Dunning (1999). Ceux-ci ont mis en évidence que l’écart entre performance réelle et performance perçue à des épreuves diverses (d’humour, de grammaire et de logique dans les expériences originales) était plus importante lorsque le niveau de performance réelle était le plus bas. Autrement dit, dans ces expériences, les participants les plus incompétents étaient plus prompts que les autres à surestimer leurs performances. Dans ces études, la compétence réelle était mesurée en classant les participants selon leur niveau de performance à une tâche expérimentale. La compétence perçue était mesurée en demandant aux participants de situer leur propre performance par rapport aux autres participants. 

Dans un registre assez similaire, l’effet de troisième personne (third-person effect) initialement étudié par le sociologue W. Phillips Davison (1983, pour une méta-analyse récente sur cet effet, voir Eisend, 2017) : nous aurions tendance à penser que les médias ont davantage d’influence sur les autres que sur nous-mêmes. Le nom de cet effet est inspiré par les discussions qui expriment ce biais : « Toi et moi, nous ne sommes pas influençables, mais eux, ils le sont ». Cette hypothèse a été testée de la façon suivante : le sociologue a demandé à des participants dans quelle mesure une manœuvre de communication politique était susceptible d’influencer d’une part le grand public, et d’autre part eux-mêmes. Il en est ressorti qu’à peu près systématiquement, les répondants considéraient « le public » comme davantage influençable qu’eux-mêmes. Ces résultats ont été répliqués à de nombreuses reprises, sur une diversité de sujets (Eisend, 2017). Par exemple, dans une étude de McLeod et collaborateurs (1997) portant sur la perception du rap violent, les personnes qui pensaient que cette musique risquait d’influencer le grand public, mais pas eux-mêmes, exprimaient une volonté accrue de censurer cette musique. En outre, l’effet de troisième personne peut également se manifester lorsque les individus sous-estiment l’impact qu’un message pourra avoir sur eux-mêmes (Douglas & Sutton, 2008). Autrement dit, cet effet se manifeste non seulement par une surestimation de la manipulabilité d’autrui comparativement à soi, mais également par une sous-estimation de sa propre manipulabilité. 

Illustration du fait que nous avons tous le sentiment d’être supérieur à autrui avec un pion, aux échecs, qui se prendrait pour un roi.

En résumé, ces différents travaux suggèrent que nous sommes à peu près tous prompts à nous sentir d’une part plus malins que nous le sommes réellement, et d’autre part à penser que nous sommes plus malins que les autres. Cela peut mettre mal à l’aise, car face à ces recherches, on serait tenté de se dire : « tout ceci concerne les autres » … Mais c’est précisément cette tentation que ces travaux remettent en cause ! 

L’origine de ces illusions de supériorité

Quelle est l’origine de ces biais ? Dans cette section, nous nous limiterons aux explications de l'effet « meilleur-que-la-moyenne » et de l’effet Dunning-Kruger. L’effet de troisième personne étant assez proche de l'effet « meilleur-que-la-moyenne », les explications proposées sont également semblables (voir par exemple Eisend, 2017). 

Concernant l'effet « meilleur-que-la-moyenne » (comme pour l’effet de troisième personne), il existe globalement deux catégories d’explications : l’une motivationnelle, l’autre cognitive. L’explication la plus intuitive, qui est également une interprétation classique du phénomène, est celle d’un biais de valorisation de soi (self-enhancement bias). Selon cette approche, les individus seraient motivés à entretenir une image positive d’eux-mêmes, quitte à ce que cette dernière ne soit pas réaliste, afin de protéger leur estime de soi (Sedikides & Strube, 1997). En faveur de cette interprétation, on peut mentionner que l'effet « meilleur-que-la-moyenne » est davantage observé lorsque les participants se comparent à autrui sur des qualités importantes en termes d’évaluation de soi (comme l’honnêteté, la gentillesse, …) que lorsqu’ils se comparent sur des traits moins importants (comme le fait d’être une personne consciencieuse, Brown, 2012). Dans le même ordre d’idée, dans leur récente méta-analyse, Zell et collaborateurs (2020) ont mis en évidence que de façon générale, l'effet « meilleur-que-la-moyenne » était plus fort quand les participants s’évaluaient sur des qualités que sur des défauts. 

Cette approche motivationnelle est également étayée par les comparaisons entre cultures. En effet, certains travaux tendent à montrer que l’effet serait plus important chez les Etatsuniens d’ascendance européenne que chez les populations de l’Est asiatique (Heine & Hamamura, 2007 ; Zell et coll., 2020). Zell et collaborateurs (2020) rapportent cependant un impact des traits mobilisés dans l’évaluation (dont l’importance dans l’évaluation varie selon le contexte culturel) : si les traits « individualistes » (comme le fait d’être indépendant, ou unique) sont effectivement associés à un plus fort effet « meilleur-que-la-moyenne » dans les sociétés occidentales (davantage individualistes), on n’observe pas de différence entre cultures lorsqu’on considère les traits « collectivistes » (comme le fait d’être loyal ou coopératif). 

D’autres auteurs (par exemple, Chambers & Windschitl, 2004 ; Kruger, 1999) proposent des explications non pas motivationnelles mais cognitives, c’est-à-dire centrées sur le traitement de l’information, et plus particulièrement sur le traitement biaisé de l’information dans le processus de comparaison sociale. Selon cette approche, l'effet « meilleur-que-la-moyenne » pourrait s’expliquer par le fait qu’en toute logique, nous avons davantage accès à notre propre expérience (nos capacités, nos actes, nos valeurs, etc…), qu’à celle de nos pairs. De ce fait, la comparaison sociale (« Comment est-ce que je m’en sors à la tâche X comparativement à une personne moyenne ? ») serait de façon disproportionnée basée sur la perception de nos propres qualités comparativement à celles d’autrui. En faveur de cette interprétation, on peut mentionner que l'effet « meilleur-que-la-moyenne » s’observe d’autant plus lorsque les tâches effectuées par les participants sont subjectivement perçues comme faciles. A l’inverse, on tend à ne pas observer cet effet, voire à observer un effet « pire-que-la-moyenne » (c’est-à-dire, un effet « meilleur-que-la-moyenne » inversé) pour les tâches jugées difficiles (par exemple le fait d’être bon acteur, Kim et coll. 2017). La saillance perceptive de notre propre expérience (« cette tâche est vraiment difficile/facile ! ») amènerait à négliger le fait qu’autrui sera également susceptible de trouver cette tâche difficile ou facile. L’explication serait donc liée au traitement biaisé de l’information. 

Concernant l’effet Dunning-Kruger, l’explication classique (et controversée, voir ci-après) est celle d’un déficit de métacognition chez les personnes les plus incompétentes à la tâche ou aptitude évaluée (Kruger & Dunning, 1999 ; Dunning, 2011). La métacognition désigne la capacité à analyser et comprendre notre propre fonctionnement mental, à penser notre propre pensée. Elle renvoie notamment (mais pas seulement) à notre capacité à prendre conscience de nos erreurs de raisonnement et à ajuster notre fonctionnement en conséquence (Wegener et coll., 2012). Ainsi, selon cette interprétation, les personnes les plus incompétentes ne disposeraient pas des ressources métacognitives nécessaires pour prendre conscience de leur incompétence : elles sont ignorantes de leur ignorance. 

Les limites de cette approche

Les biais cognitifs ont énormément de succès dans la vulgarisation scientifique contemporaine. Aussi, avant de conclure, il nous semble important de souligner les limites des travaux susmentionnés. Tout d’abord, il serait erroné de conclure que se croire supérieur à la moyenne reflète nécessairement un défaut de rationalité. Premièrement, l’immense majorité des dimensions sur lesquelles les êtres humains s’évaluent ne sont pas objectives. Chaque individu aura sa propre définition de ces vertus socialement valorisées, ancrée dans son propre vécu (Logg et coll., 2018). Ces variations dans les interprétations personnelles sont gommées dans les études présentées ci-dessus. L’intelligence est réduite au QI, la performance et la compétence à une place dans un classement. 

Ensuite, il nous semble également important de mentionner que l’interprétation de l’effet Dunning-Kruger fondée sur le déficit de métacognition est fortement controversée. Certains auteurs (par exemple, Krueger & Muller, 2002) ont montré que les résultats de Kruger et Dunning (1999) pouvaient s’expliquer par deux phénomènes combinés : une propriété statistique appelée la régression à la moyenne, et… un effet « meilleur-que-la-moyenne ». Un exemple classique de régression à la moyenne permet de saisir intuitivement cette notion : dans une même famille, les personnes exceptionnellement grandes (statistiquement très rares) ont tendance à avoir des enfants plus petits qu’elles (dont la taille s’approche de la moyenne familiale) ; à l’inverse, les personnes exceptionnellement petites ont tendance à avoir des enfants plus grands qu’elles. Plus généralement, la régression la moyenne fait que si une personne est particulièrement exceptionnelle sur une propriété A (c’est-à-dire, si elle est très largement au-dessus ou en dessous de la moyenne de A), elle aura tendance à être moins exceptionnelle sur la propriété B (c’est-à-dire, plus proche de la moyenne de B).

Remplacez « propriété A » et « propriété B » par compétence réelle et compétence perçue respectivement, et le lien avec l’effet Dunning-Kruger s’éclaircit. Ainsi, il est statistiquement nécessaire que les personnes exceptionnellement incompétentes aient tendance à estimer leur propre compétence à un niveau moins extrême – et donc, à surestimer leur compétence. Ainsi, la régression à la moyenne « tire vers le haut » l’estimation de compétence chez les moins compétents. Elle tire également « vers le bas » l’estimation de compétence chez les plus compétents. Le fait que dans les expériences de Kruger et Dunning, on n’observe pas, parmi les plus compétents, une sous-estimation de leur compétence d’ampleur égale à la surestimation de leur compétence parmi les moins compétents peut quant à lui s’expliquer un simple effet « meilleur-que-la-moyenne ». En effet, vu que la majorité se croit au-dessus de la moyenne, il est encore une fois statistiquement nécessaire que les personnes qui sont effectivement au-dessus de la moyenne estiment leur performance avec plus de précision que les personnes en dessous de la moyenne. Exit, donc, l’ignorance de sa propre ignorance comme explication de l’effet Dunning-Kruger.

De façon plus générale, ces travaux centrés sur l’individu et ses biais peuvent amener à négliger l’importance du contexte social. Or, les biais que nous avons décrits sont intrinsèquement liés à des dynamiques collectives. Pour prendre un exemple simple, je peux penser être meilleur que la moyenne des personnes semblables à moi sur un domaine de compétence pointu (par exemple, l’épidémiologie) tout en reconnaissant que par rapport à un autre groupe de référence (par exemple, les épidémiologistes), je suis très en dessous de la moyenne. A ce titre, favoriser la visibilité sociale des personnes authentiquement compétentes dans les domaines d’expertises sur lesquelles tout le monde a tendance à se positionner, pourrait constituer une façon d’amoindrir l’influence de ces biais. En outre, l’effet de troisième personne, qui s’ancre dans l’opposition entre « moi » et « les autres », peut potentiellement s’analyser à l’échelle collective, c’est-à-dire à un niveau où s’opposent « nous » et « les autres ». Croire que « nous » sommes moins manipulables que ceux qui nous font face permet de valoriser son appartenance au groupe ; or une telle valorisation des identités de groupe est importante pour les individus (Tajfel & Turner, 1986). De façon générale, la dimension collective est souvent fondamentale pour comprendre les causes de ces biais, et identifier les manières adéquates d’y répondre. 

Conclusion

Dans ce texte, nous avons exposé des effets classiques de psychologie qui suggèrent que, d’une part, le fait de se sentir plus compétent que la majorité est une croyance largement partagée, et que d’autre part, ce sentiment est largement déconnecté de notre compétence réelle. Malgré les limites de cette approche, nous espérons qu’après avoir parcouru cet article, les lectrices et lecteurs prendront conscience du fait qu’affirmer à voix haute ou à soi-même que « moi, je ne me laisse pas manipuler ! » a de bonnes chances d’être davantage symptomatique d’un biais dans la perception de soi-même et des autres, que d’un jugement objectif sur notre indépendance intellectuelle. 

Sans doute les effets passés en revue dans cet article sont-ils susceptibles d’apporter un éclairage à de nombreux phénomènes qui font notre quotidien. On peut par exemple penser au phénomène du conspirationnisme, qui se nourrit largement d’une rhétorique opposant les « lucides » et les « manipulés » (de façon très marquée chez les adhérents à ces théories, mais également chez celles et ceux qui les combattent). De façon générale, il est bon de se rappeler de ces travaux lorsqu’on est face à des dialogues de sourds. Si ces phénomènes sociaux complexes ne peuvent se réduire à l’analyse présentée (aucune grille d’analyse n’épuise la réalité), cette littérature peut contribuer à la réflexion collective sur ces sujets d’une brûlante actualité. A tout le moins, nous pensons que ce pan de la littérature constitue une invitation à remettre en cause nos certitudes, et donc à l’humilité intellectuelle.

Références

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