Le rôle de la présence des autres dans la performance sportive sous pression

La présence des autres est inévitable en sport et il est crucial de faire avec pour obtenir des performances de haut niveau. Cet article présente les potentielles explications des effets d’inhibition sociale et du choking under pressure ( craquer sous la pression) dû à la présence des autres et suggère des pistes pour aider les athlètes à prévenir ces effets négatifs en contextes compétitifs. 

Que vous soyez un·e sportif·ve du dimanche ou un·e athlète de haut niveau, vous avez probablement déjà ressenti la différence entre pratiquer votre sport devant un public et le faire seul·e. Par exemple, les Jeux Olympiques de Tokyo se sont déroulés sans public en raison de la pandémie COVID-19, alors que les JO attirent normalement un grand nombre de spectateurs et spectatrices (plus de 6 millions de tickets vendus aux JO de Rio en 2016). Cette absence de public lors des événements sportifs majeurs peut affecter les athlètes de différentes manières. Pour certains, comme Shane Wiskus de l’équipe américaine masculine de gymnastique, l’absence de public apporte un sentiment de confort et de familiarité, rendant la compétition semblable à « un jour comme un autre à la salle de sport ». Cependant, tous·tes les athlètes ne partagent pas ce sentiment. Yung Wei Yang, un judoka taiwanais, a exprimé son inconfort dans cet environnement paisible, soulignant que les athlètes sont généralement habitués à l’énergie des tribunes bruyantes. De même, le joueur de tennis serbe Novak Djokovic a mentionné qu’il puise son énergie dans l’interaction avec la foule, qu’elle soit positive ou négative, et que l’absence de spectateurs peut nuire à son expérience compétitive. Ainsi, la présence d’un public peut avoir des effets bénéfiques ou délétères sur la performance sous pression, que nous examinerons dans cet article. Nous commencerons par décrire l’impact de la présence des autres sur la performance sous pression et expliquerons les mécanismes sous-jacents à ces effets. De plus, nous proposerons des conseils pour aider les athlètes à éviter les effets négatifs de la présence d’autrui, particulièrement dans des conditions de pression.

Le rôle de la présence des autres

Que ce soit les coéquipier·ères, les adversaires, les spectateur·rices, les entraîneur·es ou les équipes techniques : tous·tes les athlètes doivent faire face à la présence des autres personnes. Les effets de cette présence ont été étudiés dans la littérature scientifique depuis le XIXe siècle (par exemple, Triplett, 1898). Au fil des ans, de nombreuses théories ont été proposées pour mieux comprendre quand et comment chaque présence peut affecter la performance, parfois positivement (un effet appelé facilitation sociale) ou négativement (appelé inhibition sociale).

D’une part, les recherches ont montré que la présence d’un public tend à réduire la performance sur les tâches principalement de précision et de coordination (Strauss, 2002 ; van Meurs et al., 2022). Par exemple, imaginez-vous à la place d’un athlète de haut-niveau en biathlon (une discipline sportive combinant le ski et le tir) qui arrive au pas de tir. La cible est à 50 mètres et mesure seulement 4,5 centimètres pour les tirs couchés et 11,5 cm pour les tirs en position debout. Vous savez que la précision est primordiale pour réussir, car rater la cible ajoute une boucle de pénalité de 150 mètres. Dans cette situation, la présence du public peut significativement diminuer la performance des biathlètes, entraînant des tirs plus lents et moins précis qu’en l’absence de public (Heinrich et al., 2021).

Un biathlète sur le pas de tir. N.D. National Guard Biathlon Team Defends Regional Title [… | FlickrUn biathlète sur le pas de tir. N.D. National Guard Biathlon Team Defends Regional Title [… | Flickr

D’autre part, la performance sur les tâches principalement physiques (par exemple de force, de vitesse, d’endurance) tend à s’améliorer en présence de co-acteurs·trices, c’est à dire des personnes réalisant la même tâche que l’athlète (Strauss, 2002 ; van Meurs et al., 2022). Maintenant, imaginez que vous participez au test de la planche, où le but est de maintenir la position le plus longtemps possible. Vous faites ce test avec cinq ou six autres personnes dans votre champ de vision, qui font la même tâche en même temps que vous, en accord avec la nature compétitive de nombreux sports. Dans cette situation, la performance est améliorée, la position correcte étant maintenue plus longtemps en présence des autres comparé à une réalisation du test en solitaire (Kaczmarek et al., 2022).

picture_2_0.jpg

Le test de la planche Le test de la planche (source : MSGs in Bamako, Mali | BAMAKO, MALI – The Diplomatic Securit… | Flickr)

D’autres caractéristiques associées à la présence des autres doivent aussi être prises en compte, en plus de la nature de la tâche. Le nombre de personnes présentes, leur genre, leur statut et la manière dont vous les percevez contribuent à l’impact de la présence des autres sur la performance (Böheim, 2019 ; Chevrette, 1968 ; Sasfy & Okun, 1974). Prenons un exemple en contexte sportif pour illustrer ces paramètres. Imaginez-vous à une compétition en présence d’un·e autre athlète, par exemple votre partenaire d’entrainement, ayant un statut plus faible que le vôtre, par exemple pratiquant dans la catégorie inférieure. Vous connaissez bien cette personne et elle vous soutient à toutes les compétitions. Maintenant, imaginez-vous à la même compétition mais cette fois-ci en présence d’un groupe d’athlète que vous ne connaissez pas. Ces inconnus ont un statut plus élevé que vous (par exemple des athlètes pratiquant dans la catégorie supérieure) et ont une attitude fermée voir même menaçante. Dans ce cas, votre performance est probablement moins fluide, plus saccadée et donc moins efficace en présence du groupe d’étranger qu’en présence de votre sympathique partenaire d’entrainement. Cet exemple illustre plusieurs caractéristiques de la présence des autres qui peuvent interagir et causer une diminution ou une augmentation de la performance. Mais ces effets peuvent varier d’une personne à une autre, cela dépend par exemple du genre, de l’âge, de la difficulté de la tâche ou d’autres caractéristiques individuelles.

Les différences entre ces deux situations peuvent s’expliquer par le fait que vous voulez « trop bien faire » certains mouvements et/ou que vous êtes distrait·es par le groupe d’inconnus. Dans la prochaine partie, nous détaillerons les deux explications les plus courantes sur la manière dont la présence d'autres personnes, ou plus généralement la pression, peut affecter négativement les performances : (a) en amenant les athlètes à trop se concentrer sur l'exécution de leurs mouvements, et (b) en les amenant à se laisser distraire. Ces deux explications complémentaires peuvent également éclairer la manière dont les athlètes peuvent «  craquer sous la pression ». 

Démêler le puzzle de la performance : Examen des mécanismes à l'origine du choking under pressure et des effets d'inhibition sociale

Le fait de craquer sous la pression ( choking under pressure) est défini comme « une diminution aiguë et considérable de l'exécution des compétences et de la performance alors que les normes attendues sont normalement réalisables, ce qui est le résultat d'une anxiété accrue sous une pression perçue » (Mesagno & Hill, 2013, p. 273). C’est un phénomène fréquent qui peut être vécu par tous·tes les athlètes. Bien entendu, tout le monde n’a pas le même niveau de sensibilité à ce phénomène, dont l’apparition peut dépendre du niveau de performance des participants (par exemple, expert·e ou novice), de leurs traits psychologiques (par exemple, leur perfectionnisme), de leurs croyances irrationnelles (par exemple les pensées dévalorisantes et inchangeables) ou de leur âge et de leur genre.

Plusieurs explications ont été proposées pour comprendre le rôle de la présence des autres, ou plus généralement de la pression, sur la performance. La première postule que cette situation entraine un déplacement de l’attention sur soi et sur la tâche. Ainsi, les routines d’action habituelles sont décomposées en segments déconnectés et en procédures maladroites, ce qui empêche un contrôle fluide et adaptatif en temps réel. En d’autres termes, ce changement d’attention (Beilock & Carr, 2001) a pour effet de rompre l’automaticité des mouvements lorsque l’anxiété des athlètes augmente sous l’effet de la pression, ce qui entraine une diminution des performances. De même, la présence d’autres personnes peut augmenter la « conscience de soi » qui est une conscience accrue de soi-même (par exemple, « je suis attentif·ve à mes sentiments intérieurs » ; Rimé & Le Bon, 1984).

La seconde principale explication suggère que l’anxiété survient simultanément à l’exécution de la tâche, agissant comme un facteur de distraction. En conséquent, cela conduit à un traitement inefficace des indices pertinents pour la tâche, augmentant la susceptibilité de craquer sous la pression (Mesagno et al., 2015). Dans ce contexte, la présence des autres peut aussi avoir un effet distracteur en générant un conflit entre l’attention portée aux personnes autours et l’attention portée à la tâche (Baron, 1986).

Démêler le puzzle de la performance : deux théories explicatives fondées sur l'attentionDémêler le puzzle de la performance : deux théories explicatives fondées sur l'attention (source : http://www.freepik.com>Designed by vectorjuice / Freepik)

Maintenant que nous avons une meilleure compréhension des mécanismes qui expliquent les effets de la pression et de la présence des autres sur la performance, il est temps de détailler comment les routines de pré-performance peuvent être utilisées pour éviter ou diminuer les effets néfastes de la présence des autres sur la performance sportive sous pression.

L’utilisation des Routines de Pré-Performance pour éviter de craquer sous la pression et surmonter l’inhibition sociale

Il y a plusieurs méthodes pour éviter les effets d’inhibition sociale et de craquer sous la pression. Dans cette partie, nous présenterons quelques-unes d’entre elles, avec une attention particulière sur les routines de pré-performance qui sont des outils concrets et qui peuvent être utilisées aussi bien en entraînement qu’en compétition pour minimiser les effets de la pression induite par la présence des autres.

Certaines interventions visent à obtenir une « acclimatation » en s’entrainant dans des conditions qui déclenchent (i) des réactions émotionnelles qui imitent celles ressenties quand vous craquez sous la pression (par exemple, induire un état d’anxiété en utilisant des consignes axées sur la performance, des récompenses monétaires et la présence d’autres personnes), (ii) un niveau élevé de conscience de soi (par exemple, s’entrainer devant une caméra vidéo ou porter son attention à une partie spécifique du corps), ou (iii) des conditions de distraction avec des ressources attentionnelles partagées (par exemple, effectuer une tâche secondaire simultanément à la tâche principale, situation appelée « double-tâche »). Cependant, il semble que seule l’acclimatation basée sur l’entraînement dans des conditions d’anxiété et de conscience de soi produise des effets positifs sur la performance sous pression, alors que l’entraînement dans des conditions de distraction n’aide pas à augmenter la performance (Gröpel & Mesagno, 2019).

Au contraire de l’entraînement dans des conditions de distraction, les routines de pré-performance sont l’une des interventions les plus efficaces pour optimiser l’attention et gérer les distractions (internes ou externes) associées à la présence des autres et à la pression en général (Gröpel & Mesagno, 2019). Les routines de pré-performances sont définies comme « une séquence de pensées et d’actions liées à la tâche qu’un athlète entreprend systématiquement avant d’exécuter une compétence sportive spécifique » (Moran, 1996, p. 177). Les routines peuvent être utilisées en entraînement et en compétition, et doivent être personnalisées, adaptées à la situation et construites et intégrées par l’athlète.

Mais pourquoi ces routines pourraient-elles en fin de compte aider les athlètes à éviter de craquer sous la pression ? Parce que les routines de performance devraient permettre à l’athlète de savoir « quoi » et « quand » réfléchir afin de maitriser l’environnement sportif. Plus précisément, grâce à la mise en œuvre des routines, les processus émotionnels et cognitifs ne sont pas en concurrence avec la performance (comme dans l’entraînement en double-tâche mentionné précédemment), mais sont plutôt intégrés dans l’exécution optimale d’une action (par exemple, « je me vois en train de faire ce [pénalty] », « je décide de [concentrer mon attention sur l’espace ouvert du but] », « je me sens comme [si j’étais sur le point de frapper le ballon parfaitement] » ; Carvalho et al., 2013). Dans d’autres cas, les routines de pré-performances sont particulièrement utiles pour amener les athlètes à expérimenter des états d’activation optimaux au cours d’une performance sportive sous haute pression.

Si vous voulez créer votre propre routine de pré-performance, nous recommandons de la construire autour des cinq étapes suivantes pour la rendre efficace (voir aussi Singer, 2000) :

5 étapes pour une routine de pré-performance efficace5 étapes pour une routine de pré-performance efficace

La création d’une routine commence avec une réflexion préliminaire orientée vers l’action (que voulez-vous obtenir ?). Plus précisément, puisque vous souhaitez améliorer votre capacité à expérimenter des états optimaux lors d’une performance sportive sous haute pression, il est d’abord nécessaire d’identifier vos besoins (que doit vous apporter la routine ?) associés à l’utilisation ultérieure de cette routine (par exemple, pour quelle tâche ou mouvement, dans quelles circonstances…).

Puis, créez une image mentale de succès et du sentiment de réussir l’action au mieux de vos capacités. Par exemple, quand vous vous préparez à tirer un penalty au football, vous pouvez visualiser le ballon frappant l’endroit exacte que vous visez et ressentir un sentiment d’accomplissement et de fierté. Cette étape peut nécessiter un entrainement préalable à l’imagerie mentale. En effet, la capacité à former et à contrôler le contenu et la dynamique d'une image mentale est complexe, car elle combine des registres sensoriels (images visuelles, auditives, olfactives, gustatives, tactiles, mais aussi kinesthésiques) et l'accès à différents types de visualisation (par exemple, visualisations à la première personne ou à la troisième personne). Un entraînement à l'imagerie mentale devrait donc vous permettre d'accroître la précision, la vivacité et la contrôlabilité de votre image mentale afin d'en augmenter l'efficacité.

En fonction de vos besoins, l’utilisation de techniques de respiration, de relaxation ou d’activation peut vous aider à atteindre l’état d’esprit et corporel désiré (par exemple, jouer avec un esprit calme et relaxé ou jouer avec l’activation optimale d’un groupe musculaire spécifique). Autre alternative, l’utilisation de la méditation peut aussi vous aider à accepter votre état d’esprit et corporel sans essayer de le changer, afin de vous concentrer sur les éléments pertinents. Cette étape peut également nécessiter que vous vous familiarisiez d’abord avec des techniques de respiration, de relaxation ou de méditation.

La quatrième étape consiste à se concentrer sur un signal ou une pensée extérieure pertinente. Par exemple, vous pouvez vous concentrer sur l'espace ouvert du but et identifier le coup de sifflet de l'arbitre comme l'élément déclencheur de votre action. La réalisation d'un bilan attentionnel (par exemple, en utilisant un système portable de suivi des yeux pour évaluer ce que vous regardez et où vous regardez avant d'entreprendre l'action) vous permettra de mieux comprendre comment vous traitez l'information en fonction de la situation et du contexte. Vous pouvez également associer un « mot d’ancrage » (c'est-à-dire un mot ou un groupe de mots pour activer l'état désiré, par exemple « ouverture » ou « espace » pour se concentrer sur l'espace ouvert du but) afin d'optimiser l’étape de concentration.

Enfin, lorsque vous en avez le temps, vous pouvez évaluer la qualité et le résultat de l'action réalisée, ainsi que la mise en œuvre des étapes précédentes. Par exemple, toujours dans le contexte d'un penalty, le fait d'avoir suivi votre routine vous a-t-il aidé à atteindre l'état désiré ? Avez-vous réussi à placer le ballon là où vous le souhaitiez, avec la bonne puissance ? Cela vous donnera un retour sur l'efficacité de votre routine et vous permettra de la retravailler en fonction de vos besoins.

Conclusion

La présence des autres peut avoir des effets bénéfiques ou néfastes sur la performance sous pression, selon la situation et les caractéristiques à la fois de l'athlète et des autres personnes présentes. Ces différences peuvent être expliquées par plusieurs mécanismes, dont les deux plus importants sont la focalisation sur soi et la distraction. Les effets néfastes de ces processus peuvent être minimisés par la création de routines de pré-performance, qui peuvent aider les athlètes à faire face de manière optimale à la performance sportive sous haute pression et en présence des autres.

Références

Baron, R. S. (1986). Distraction-conflict theory: Progress and problems. Advances in Experimental Social Psychology, 19(C),1-40. https://doi.org/10.1016/S0065-2601(08)60211-7

Bartura, K., Gorgulu, R., Abrahamsen, F., & Gustafsson, H. (2023). A systematic review of ironic effects of motor task performance under pressure: The past 25 years. International Review of Sport and Exercise Psychology. Advance online publication. https://doi.org/10.1080/1750984X.2023.2193966

Beilock, S. & Carr, T. (2001). On the fragility of skilled performance: What governs choking under pressure? Journal of experimental psychology: General, 130, 701–725. 10.1037//0096-3445.1304.701

Böheim, R., Grübl, D., & Lackner, M. (2019). Choking under pressure – Evidence of the causal effect of audience size on performance. Journal of Economic Behavior & Organization, 168(C), 76-93.

Carvalho, H., Correia C., & Araujo, D. (2013). A Constraints Led Approach to Skill Enhancement in Tennis ITF Coaching and Sport Science Review 60, 10–11.

Chevrette, J. M. (1968). The Effect of Peer Observation on Selected Tests of Physical Performance. Journal of Psychology: Interdisciplinary and Applied, 70(1), 113–119. https://doi.org/10.1080/00223980.1968.10543488

Gröpel, P. & Mesagno, C. (2019). Choking interventions in sports: A systematic review, International Review of Sport and Exercise Psychology, DOI:10.1080/1750984X.2017.1408134

Heinrich, A., Müller, F., Stoll, O., & Cañal-Bruland, R. (2021). Selection bias in social facilitation theory? Audience effects on elite biathletes' performance are gender-specific. Psychology of Sport and Exercise, 55, Article 101943. https://doi.org/10.1016/j.psychsport.2021.101943

Kaczmarek, C., Schmidt, A., Emperle, A. S., & Schaefer, S. (2022). The Influence of Social Contexts on Motor and Cognitive Performance: Performing Alone, in Front of Others, or Coacting With Others, Journal of Sport & Exercise Psychology, 44(2), 77-85. https://doi.org/10.1123/jsep.2021-0101

Mesagno, C., & Hill, D. M. (2013). Definition of choking in sport: Re-conceptualization and debate. International Journal of Sport Psychology, 44, 267–277.

Mesagno, C., Garvey, J., Tibbert, S. J. & Gröpel, P. (2019). An Investigation Into Handedness and Choking Under Pressure in Sport, Research Quarterly for Exercise and Sport, 90(2), 217-226, DOI: 10.1080/02701367.2019.1588935

Mesagno, C., Geukes, K., & Larkin, P. (2015). Choking under pressure: A review of current debates, literature, and interventions. In S. Mellalieu & S. Hanton (Eds.), Contemporary Advances in Sport Psychology. (pp. 148–174). Routledge.

Moran, A. L. (1996). The Psychology of Concentration in Sport Performance: A Cognitive Approach. Hove: Psychology Press.

Rimé, B., & Le Bon, C. (1984). Le concept de conscience de soi et ses opérationalizations [The self-consciousness concept and operationalizations]. L’année psychologique, 84, 535–553.

Sasfy, J., & Okun, M. (1974). Form of evaluation and audience expertness as joint determinants of audience effects. Journal of Experimental Social Psychology, 10(5), 461–467. https://doi.org/10.1016/0022-1031(74)90014-6

Singer, R.N. (2000). Performance and human factors: Considerations about cognition and attention for self-paced and externally-paced events. Ergonomics43, 1661-1680.

Strauss, B. (2002). Social facilitation in motor tasks: A review of research and theory. Psychology of Sport and Exercise, 3(3), 237–256. https://doi.org/10.1016/S1469- 0292(01)00019-X

Triplett, N. (1898). The dynamogenic factors in pacemaking and competition. The American Journal of Psychology, 9, 507–533. https://doi.org/10.1016/10.2307/1412188

van Meurs, E., Greve, J., & Strauss, B. (2022). Moving in the presence of others - a systematic review and meta-analysis on social facilitation. International Review of Sport and Exercise Psychology, DOI: 10.1080/1750984X.2022.2111663

Auteur(s)

facebook

Liebniz-Institute für Psychologie